Publié le 01/12/2016

Montant des dépenses, reste à charge, taux de recours, évolution des prix… Ce panorama officiel constitue une solide base de discussion.

 

Cette analyse du « marché de l’audioprothèse en 2015 » s’appuie sur les chiffres de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et de l’Insee : des données publiques, qui permettent un regard impartial sur le secteur. En 2015, 362 000 patients ont été équipés de 630 000 prothèses (appareillage binaural à 71 %), vendues dans 3 800 points de vente. Ceux-ci étaient à 88,6 % des magasins d’appareils auditifs et à 8,88 % des boutiques d’optique. Les dépenses des patients représentent, à l’année, 1 milliard d’euros -l’achat des aides auditives y compte pour 93 %- pour environ 134 millions à la charge de la Sécurité sociale. Entre 2006 et 2015, ces dépenses ont augmenté de plus de 78 % : une progression qui repose quasi-exclusivement sur une augmentation des quantités d’appareils vendus.

Prix stables, taux de recours en hausse

En effet, le taux de recours a connu une évolution très positive sur la période : + 46 %. Il est intéressant de noter que ce taux est directement lié à la densité des points de vente dans une région donnée, un effet d’offre mesurable, donc. Sur cette même période, l’étude établit que le délai moyen avant le renouvellement des appareils est de 5 ans et 5 mois. 36 % des patients en changent entre 4 et 6 ans après acquisition, 39 % entre 6 et 10 ans. L’étude apporte également des éléments éclairants sur les prix : le coût moyen pour les patients à l’achat se situe à 1 500 euros par oreille, pour les plus de 20 ans. Mais la fourchette est bien plus étendue, avec une ventilation très équilibrée des prix pratiqués : un quart se situe en-dessous de 1 300 euros et un quart au-dessus de 1 750 euros. Et, sur 10 ans, les prix ont peu évolué, avec une légère baisse sur les dernières années.

« En finir avec les idées reçues sur le secteur »

Le Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf) s’est réjoui dans un communiqué de cette analyse de données, qui « constitue le socle attendu pour engager un travail constructif avec l’Assurance maladie, pour améliorer la prise en charge de l’audioprothèse par le régime obligatoire ». Pour le syndicat, le délai avant renouvellement est une indication en faveur du maintien de la tarification forfaitaire matériel/prestations. Il rappelle également que les coûts en audioprothèse assumés par l’Assurance maladie doivent être mis en regard des dépenses évitées car l’appareillage réduit le sur-risque de déclin cognitif. « De tels chiffres plaident indiscutablement pour l’intégration pleine et entière de l’audioprothèse dans le panier de soins pris en charge par l’Assurance maladie obligatoire », conclut l’Unsaf.

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