Publié le 22/12/2016

Alors que l’Autorité de la concurrence recommande de supprimer ou à défaut d’augmenter le numerus clausus, la FNEA (Fédération nationale des étudiants en audioprothèse) souligne que cette proposition va à l’encontre de son analyse des besoins du secteur.

 

En 2013, afin d’estimer le quota d’étudiants nécessaires en perspective de la mise en place du numerus clausus instauré en 2015, la FNEA a réalisé une étude sur le besoin en professionnels de l’audition pour les vingt années à venir. Elle a mis en corrélation le nombre d’audioprothésistes, les études de santé publique concernant le handicap auditif et l’évolution démographique, pour obtenir une projection de 2010 à 2030. Selon cette analyse, qui s’appuie notamment sur les données de l’INSEE et de l’ARS, « le numerus clausus aurait dû être de 170 si l’on souhaitait conserver une augmentation du nombre de praticiens de l’audition proportionnelle à celle des personnes de plus de 65 ans sur cette même période », conclut la FNEA. Or, à ce jour, ce numerus clausus s’élève à 200 étudiants (pour la rentrée 2016). « Chaque année, il est réévalué de telle sorte que le nombre moyen d’aides auditives vendues par audioprothésiste reste constant. Cette adaptation a permis de maintenir des délais de prise en charge des troubles auditifs extrêmement courts malgré l’augmentation de la population à soigner », ajoute la fédération, qui met aussi en avant l’augmentation du taux d’équipement de quatre points entre 2012 et 2015 et un taux de satisfaction de 84% en France (EuroTrak 2015).

 

Proposition inefficace

Pour les représentants des étudiants, la proposition de l’Autorité de la concurrence de relever le quota d’étudiants résulte ainsi « d’une logique de désinflation salariale dans le but de faire baisser le prix de l’appareillage. Ces propositions ont malheureusement montré leur inefficacité par le passé, notamment dans le secteur de l’optique, où elles ont abouti à une inflation marquée du prix des équipements. Plus généralement, une régulation des coûts par le nombre de professionnels formés dans le secteur de la santé ne semble pas fonctionner. De plus, on sait que le surdéveloppement de la concurrence dans les secteurs de la santé peut avoir un impact négatif sur la qualité des soins selon de nombreuses études* ». Dans ce contexte, la FNEA juge que la meilleure solution serait de maintenir la réévaluation annuelle du numerus clausus, en fonction de paramètres objectifs basés sur l’évolution de la démographie française, du nombre de professionnels de l’audition, ainsi que du nombre de ventes d’aides auditives.

 

* “Can competition reduce quality?” Kurt R. Brekke, Luigi Siciliani, Odd Rune Straume (2012).

 

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