Publié le 09/01/2018

Des chercheurs français et canadien ont démontré comment le travail conjoint des cortex moteur et auditif permet d’améliorer la perception des sons, notamment dans le bruit.

 

Benjamin Morillon (Inserm/Aix-Marseille Université, Institut de neurosciences des systèmes) et Sylvain Baillet (Université McGill, Montréal) se sont interrogés sur ce qui permet au cerveau d’anticiper un son et donc de mieux entendre. Des recherches précédentes avaient déjà montré qu’un son rythmé est plus facilement intégré qu’un bruit désorganisé et que le cortex moteur est impliqué dans le fonctionnement de tous les organes sensoriels. Les scientifiques ont enregistré par magnétoencéphalographie l’activité cérébrale de volontaires soumis à des sons de différentes fréquences, émis à intervalles réguliers. Ils ont ainsi constaté que, dans ce cas, le cortex moteur s’active : des oscillations neurales se transmettent au cortex auditif ce qui permet d’augmenter la perception. « Nos résultats démontrent qu’il existe une forme de perception active en audition, avec un système moteur faisant partie intégrante du traitement auditif, a expliqué Benjamin Morillon. La communication entre les cortex auditif et moteur est indispensable à une écoute de qualité. » Et ce particulièrement dans un environnement bruyant : « quand le son est difficile à distinguer parmi d’autres, comme au cours d’une soirée animée, l’activation de cette région est importante pour aider le système auditif à entendre », a précisé le chercheur. Le rythme de la parole fournit donc une clé de compréhension importante, inscrite dans le fonctionnement même du cerveau. Une découverte qui pourrait avoir des applications cliniques pour les malentendants, mais aussi pour les personnes dyslexiques.

 

 

Source : B. Morillon et S. Baillet, Motor origin of temporal predictions in auditory attention. PNAS USA, édition en ligne du 2 octobre 2017.

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