Publié le 29/03/2018

Comme les audioprothésistes, les opticiens s’inquiètent eux aussi du projet les concernant pour la mise en place d’une offre de lunettes sans reste à charge.

 

Pour l’optique, le projet actuel prévoit que le panier « RAC 0 », financé par la Sécurité sociale et les complémentaires santé, sera soumis à des plafond de prix déterminés par le CEPS (Comité économique des produits de santé). Cette offre serait proposée à tous les Français et intégrée aux contrats responsables des Ocam. Son montant précis n’est pas encore arrêté mais, selon nos informations, il pourrait être fixé, pour l’ensemble monture et verres, aux alentours de 100 euros pour un équipement unifocal et de 200 euros pour un équipement progressif. Les porteurs qui choisiraient des lunettes avec reste à charge bénéficieraient tout de même d’un remboursement par le régime obligatoire, cependant inférieur à celui proposé pour des lunettes « RAC 0 ». Cette prise en charge minorée pourra être complétée par un remboursement des Ocam, notamment dans le cadre des réseaux de soins. La DSS aurait par ailleurs confirmé sa volonté de mettre en place des indicateurs portant sur la qualité de la prestation de l’opticien lors de la présentation et de la réalisation des offres « RAC 0 ». Ces indicateurs seraient intégrés au cahier des charges du futur “label opticien R”, qui devrait s’imposer aux professionnels distribuant l’offre optique sans reste à charge.

 

Réseau d’Etat vs. réseau privé

Pour la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France), « ce qui est proposé est très loin de la promesse faite par le Président de la République : nous risquons en effet d’aboutir à la coexistence d’un réseau d’Etat pour le panier de soins « RAC 0 » et d’un réseau privé pour les autres équipements avec des prix fixés par les réseaux de soins. Entre les deux, ce sera aux porteurs de financer leurs lunettes : c’est un déremboursement qui ne dit pas son nom », déclare son président Alain Gerbel. Il regrette également que le gouvernement ait décidé de valider cette réforme par la voie réglementaire, et non par une loi qui aurait impliqué un débat parlementaire et public. Le Rof (Rassemblement des opticiens de France) constate de son côté « une volonté d’échanges et d’évolutions des propositions de la part de la DSS » mais reste « extrêmement mobilisé sur tous les points qui risquent de mettre à mal la santé visuelle des Français, comme la fréquence et les conditions de renouvellement, les deux ordonnances requises lors du renouvellement, la suppression de la possibilité d’adapter, etc… ». Le syndicat, comme les autres organisations professionnelles, formulera de nouvelles propositions sur le projet et la nomenclature, mais il lui parait « impossible de concevoir une nouvelle grille de code LPP sans transmission par la DSS des nouvelles conditions tarifaires ».

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