Ouïe Magazine

 
Publié le 26/01/2015

Retrouvez en intégralité un article paru sur Rtvf.Be qui met l’enjeu économique des aides auditives en lumière.

“Une mauvaise ouïe, voilà qui peut aussi nous handicaper au quotidien. 80 000 personnes portent une prothèse auditive en Belgique. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les offres et modèles ne manquent pas. Même dans des gammes de prix élevées, jusqu’à 2 400 euros. Alors y a-t-il un véritable business de l’appareil auditif ?

 
Christian porte depuis trois mois des prothèses auditives, “ses doubles oreilles” comme il dit. Il a retrouvé les petits plaisirs simples de la vie grâce à ces deux appareils. En effet, avec le temps, l’audition de Christian diminuait, le privant de certaines conversations : “A l’église, j’entendais pas ce que le pasteur disait, rien du tout. Il faisait une homélie pour les oiseaux, pas pour moi”.  Christian fait partie des 80 000 personnes qui portent aujourd’hui des prothèses auditives en Belgique, un chiffre qui a augmenté de 74% en 7 ans.

 
Le vieillissement de la population est l’un des facteurs

 

 

Les appareils sont plus performants, ils ont des meilleures résultats au niveau fonctionnel. Ils sont également devenus plus petits, plus discrets. Les patients sont donc plus enclins à les porter pour des raisons esthétiques. Et enfin, la démographie évolue. On est avec une population qui vieillit et qui est de plus en plus en demande d’appareils auditifs”.
Mais derrière ces critères démographiques, n’existerait-il pas aussi un autre enjeu, d’ordre économique? Les spécialistes sont en effet inquiets concernant l’aspect paramédical de leur profession.

 

 

Le danger des publicités

 
Tous dénoncent l’abondance des publicités, la prothèse auditive deviendrait alors un produit de consommation comme un autre. Le patient devient alors client. “Le métier est en danger parce qu’il est de plus en plus un métier commercial”. “Ça pousse un peu comme des champignons, il y a de plus en plus de magasins d’appareils auditifs”. Nous nous rendons dans un de ces magasins. Ici, on ne se cache pas de cette logique commerciale. “Ça reste une vente, ça reste des produits où il faut séduire le client et donc il y a du marketing derrière”.
Le patient peut choisir entre plus de 1000 modèles différents présentés comme des gadgets de la technologie. Même si l’INAMI* rembourse une partie du prix des prothèses, ces appareils ont un coût : entre 700 et 2400 euros. D’après les spécialistes, le nombre de patients pourrait encore augmenter, les firmes quant à elles surveilleraient de près cette évolution.”
*Institut national d’assurance maladie invalidité (NDLR)

 

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