Publié le 09/04/2015

Après avoir présenté fin février leurs positions en matière de relations avec les complémentaires santé, le Collège national d’audioprothèse, le Syndicat national des entreprises de l’audition et le Syndicat national des audioprothésistes s’inquiètent des « conditions déséquilibrées imposées par la plateforme Kalivia aux professionnels de l’audioprothèse » et de leurs conséquences pour les patients. Ils estiment que l’appel à propositions devrait être modifié sur plusieurs points et réclament une prolongation de son délai, au-delà du 23 avril.

 

Assurant s’inscrire dans une démarche constructive, les trois organisations demandent à rencontrer Laurent Borella (directeur santé de Malakoff Médéric) et Bruno Céron (directeur général adjoint d’Harmonie Mutuelle) pour travailler à un « partenariat équilibré entre financeurs complémentaires et professionnels de santé ». Le CNA, le Synea et l’Unsaf estiment notamment que les limitations posées par le « Règlement d’appel à propositions » sont incompatibles avec le principe d’ouverture des réseaux de soins d’audioprothèse posé par la loi du 27 janvier 2014 (dite « loi Le Roux »).

 

Concernant l’offre ‘Prim’Audio’, que chaque centre partenaire doit proposer à 700€ TTC maximum à tout bénéficiaire qui en ferait la demande, les instances professionnelles jugent également « injustifié et totalement déséquilibré » de fournir sans conditions de ressources des appareillages aux mêmes conditions tarifaires que l’offre CMU : « une telle offre est susceptible de nuire à la qualité du service fourni par l’audioprothésiste au détriment des patients et de la santé publique », soulignent-elles en en se disant prêtes à travailler avec les régimes obligatoires et complémentaires sur la mise en place de tarifs sociaux.

 

Par ailleurs, alors que Kalivia a organisé un appel à référencement auprès des fournisseurs, le CNA, le Synea et l’Unsaf insistent sur le libre choix de l’appareil par l’audioprothésiste qui garantit au patient l’aide auditive la plus adaptée à ses besoins parmi tous les produits et fabricants du marché : « des engagements sur ce point nous paraissent indispensables », affirment-ils.

 

Il est également demandé aux professionnels de santé de proposer des solutions sans reste à charge aux bénéficiaires de moins de 20 ans ou atteints de cécité, avec « si nécessaire une remise sur les tarifs déclarés » : « si les bénéficiaires en question règlent chaque mois leur cotisation de complémentaire santé, n’est-ce pas pour être tout simplement remboursés plutôt que de dépendre de la « solidarité » des professionnels de santé ? La profession se déclare, là encore, ouverte à un échange constructif avec les complémentaires pour améliorer cette prise en charge », relèvent les organisations. Elles estiment en outre que Kalivia transforme la bonne pratique des essais gratuits, largement développés, « en une obligation encadrée dans un protocole qui ajoute des lourdeurs et des coûts. On pénalise ainsi les professionnels sans apporter la preuve d’une réponse améliorée pour les patients ». Enfin, « du fait de leur complexité, les documents comprenant une Charte Qualité (19 pages), un Règlement d’appel à propositions (13 pages) et des Conditions Générales de conventionnement en ligne (16 pages), ne permettent pas une compréhension aisée. De plus, le délai octroyé, 17 jours ouvrables, est particulièrement réduit », regrettent le CNA, le Synea et l’Unsaf.

 

Pour lire le communiqué du CNA, du Synea et de l’Unsaf, cliquez ici

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