Publié le 16/04/2015

Après le Synea, qui réclame la suppression, au moins la prorogation du délai de réponse à l’appel d’offres Kalivia, le Syndicat national des audioprothésistes remonte à son tour au créneau.

 

 

 
Joint ce matin par téléphone, son président Luis Godinho a rappelé que les études liant déficit auditif et déclin cognitif, risque accru de chutes ou encore de dépression se multiplient, en soulignant notamment les travaux du Pr Hélène Amieva (unité INSERM 897 «Épidémiologie et Biostatistiques» de Bordeaux) présentés lors du Congrès, qui indiquent que le déclin cognitif est accéléré chez les malentendants non appareillés mais freiné chez les personnes appareillées (similaire à celui des personnes normo entendantes).

 

 

 

« Ces résultats sont en faveur de la prise en charge et du dépistage de l’audition », a d’ailleurs souligné le Pr Amieva. Dans ce contexte, le président de l’Unsaf estime que l’appel d’offres Kalivia suscite « encore plus question. » Il revient notamment sur la période d’appel à candidatures de 17 jours ouvrés seulement suivi de 3 ans de fermeture, « en contradiction avec la loi dite ‘Le Roux’ qui stipule que les réseaux audio sont ouverts donc avec une possibilité d’adhésion permanente. »

 

 

 

Il pointe aussi du doigt l’offre Prim’audio, fixée unilatéralement au même tarif qu’en 2012 (700€ / aide auditive), lors de la première version du réseau Kalivia. Pour Luis Godinho, cette offre est impossible à proposer par les professionnels car elle ne permet pas un service convenable. En juillet 2013, elle représentait 1,8% de l’activité du réseau Kalivia Audio, qui n’a plus communiqué ce chiffre. « Cette offre est devenue virtuelle, ce qui n’a pas empêché une large communication marketing », souligne l’Unsaf.

 

 

 
Le syndicat insiste sur ses précédentes prises de position avec le SNORL, le CNA et le Synea, qui alertent tous sur certains points de l’appel d’offres (réalisation de bilans auditifs par des non ORL, conditions économiques ‘ léonines’ exigées par le réseau Kalivia…). « Peut-on croire que les avantages tarifaires accordés aux bénéficiaires des complémentaires (par ailleurs personnes bénéficiant d’un emploi), n’auront pas des conséquences sur les exclus du système (jeunes, chômeurs, retraités sans complémentaire ou avec un contrat aux garanties minimales, etc.) ? Tout le monde sait que les services à prix fortement négociés des uns entraineront des restes à charge plus importants, voire un renoncement aux soins accru, des autres », déclare Luis Godinho, en rappelant les récentes déclarations d’Olivier Véran, député de l’Isère et rapporteur du premier volet du projet de loi de Santé, qui estime que « tout ce qui appartient au domaine des prothèses auditives ou dentaires n’est pas assez remboursé par l’Assurance maladie, ni par les complémentaires santé, ce qui conduit à des renoncements aux soins. » Il revient également sur les propos d’Étienne Caniard, président de la Mutualité Française, qui appele à davantage de régulation du marché des Ocam, considérés par Yann Bourgueil, directeur de l’Institut de Recherche et Documentation en Économie de la Santé (IRDES), comme une « machine à fabriquer de l’inégalité sociale en santé. »

 

 

 

Luis Godinho appelle les différentes instances (HCAAM, Unocam, Conférence nationale de santé…) à se saisir de ces questions et veut « croire que Malakoff Médéric et Harmonie, à la lumière de ces éléments, ouvriront rapidement une discussion constructive avec les professionnels de santé du secteur. » Il se dit « optimiste à moyen terme », en soulignant que, mis à part les points litigieux, beaucoup de conditions de Kalivia Audio sont acceptables.

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