Publié le 11/12/2015

Après les diverses attaques médiatiques contre la profession, le syndicat national des audioprothésistes souhaite apporter des données fiables et sourcées pour rendre compte de sa réalité objective et de sa contribution médico-économique et humaine. Ce document inédit vise également à interpeller sur la nécessité de faire évoluer le secteur, notamment par une amélioration de la prise en charge des aides auditives.

 

L’étude d’une cinquantaine de pages (établie entre autres sur la base d’études publiques élaborées par le CNSA, la DSS, le HCAAM, la DREES ou l’IGAS), entend mettre fin à la confusion entre prix et reste à charge, laquelle engendre des polémiques « qui ne sont pas à la hauteur des enjeux », souligne Luis Godinho, président de l’Unsaf. Le document rappelle ainsi que le secteur de l’audioprothèse emploie environ 10 000 personnes en France, équipe presque 400 000 personnes par an et que 2 millions de personnes sont aujourd’hui équipées dans notre pays alors que, selon les estimations du syndicat, 3 millions pourraient l’être. L’analyse insiste sur le rôle majeur de l’audioprothésiste qui, bien au-delà de la délivrance de l’appareil, assure l’adaptation et le suivi du patient pendant toute la durée de vie de l’appareillage, ce qui « mobilise jusqu’à 20 heures de travail. » « Il s’agit d’un métier de santé non ‘automatisable’, dont la publicité doit être encadrée », ne serait-ce qu’en faisant respecter la Convention nationale conclue entre les Caisses d’assurance maladie et l’Unsaf, qui stipule que « les fournisseurs s’interdisent de faire pression sur les assurés (…) par des procédés destinés à drainer la clientèle au moyen de dons de toute sorte, par des pressions auprès des organismes sociaux, ristournes aux praticiens sous quelque forme que ce soit (…) ».

Appel à la reconquête politique du secteur

Par son enquête pointue, le syndicat souhaite également « mettre face à leurs responsabilités les instigateurs de campagnes de dénigrement des audioprothésistes, qui conduisent des milliers de personnes à reporter leur équipement, avec des conséquences potentielles délétères pour leur santé et des dépenses évitables pour notre système de soins. » Il souligne que les prix pratiqués en France sont dans la moyenne basse européenne, le vrai problème résidant dans l’importance du reste à charge. « Il faut lancer un appel à la reconquête politique du secteur. Si l’Etat investissait 100 millions d’€, cela permettrait de ramener le reste à charge de 1 000€ à 750€ par appareil. Les audioprothésistes sont prêts à faire aussi un effort, avec la mise en place d’une offre d’accessibilité, à côté des prix libres », explique Luis Godinho. Associées à une revalorisation du remboursement proposé par les complémentaires santé, par exemple dans le cadre de la labellisation des contrats dédiés aux plus de 65 ans, le reste à charge pourrait au final être ramené à 250€ par appareil, calcule le syndicat, qui invite à regarder cette hypothèse comme un investissement permettant de réduire les dépenses évitables liées au sur-déclin cognitif ou à la consommation de médicaments chez les malentendants non équipés.

 

Dans tout ce contexte, l’Unsaf plaide pour une indispensable régulation publique, « la spécificité des missions de santé interdisant la régulation du secteur par la seule concurrence », et continue de proposer aux pouvoirs publics la mise en place de tarifs négociés pour une gamme d’accessibilité intégrant des appareils performants.

 

Pour accéder à l’analyse sectorielle complète, cliquez ici.

 

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