Publié le 04/07/2016

Le Syndicat national des audioprothésistes a engagé une démarche de valorisation de la profession. Première initiative : une charte en 10 points à destination des patients. L’Unsaf souhaite également un décret définissant les règles de bonnes pratiques professionnelles et réclame une étude visant à définir précisément les besoins en termes d’effectifs de la profession.

 

Pour Luis Godinho, président de l’Unsaf, les enjeux de santé publique de l’audioprothèse ne font plus débat. Alors qu’il est désormais scientifiquement prouvé que le port d’une aide auditive évite le sur-déclin cognitif et réduit divers risques sur la santé comme le risque de chute, le syndicat entend mettre en lumière le travail de la profession. Dans ce but, il a élaboré la première charte des bonnes pratiques en audioprothèse à destination des patients, qui vise à renforcer la visibilité de l’audioprothésiste en tant que professionnel de santé et liste les 10 engagements suivants : la détection gratuite des troubles auditifs, une communication responsable, des explications adaptées, un choix de solutions abordables, un devis clair et détaillé, l’accessibilité aux lieux publics avec la boucle magnétique, un essai préalable, un suivi régulier et illimité, un suivi assuré en cas de déménagement et un accompagnement pour les démarches administratives. Cette charte « doit renforcer les échanges entre le patient et son audioprothésiste et inciter ceux qui hésiteraient à franchir la porte d’un laboratoire d’audioprothèse. Elle a aussi pour vocation de consolider les liens de confiance entre les professionnels et les patients », argumente l’Unsaf, qui a entrepris de déployer cet outil auprès des 3 000 audioprothésistes afin qu’il soit, à terme, affiché dans un maximum de centres.

 

Vers un décret opposable et des quotas fixés en connaissance de cause ?

L’Unsaf veut aller au-delà de cette démarche. En l’absence d’instances ordinales, le syndicat souhaite, avec le Collège national d’audioprothèse, obtenir un décret définissant, de façon formelle et opposable, les règles de bonnes pratiques professionnelles. Des contacts seront pris avec le ministère de Santé pour initier la procédure au plus vite. Enfin, un débat a été ouvert sur l’intérêt d’augmenter, ou pas, le nombre d’audioprothésistes. Soulignant l’inexistence de dispositif officiel d’analyse et de suivi de la démographie de la profession, le syndicat va solliciter l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), dans le but d’établir une étude et une prévision des besoins en termes d’effectifs de la profession. « Ceci permettra de disposer de données objectives et fiables afin d’orienter la décision sur les quotas d’audioprothésistes à former dans les 7 écoles d’audioprothèse », indique Luis Godinho.

 

De manière générale, l’organisation professionnelle espère toujours une revalorisation de la prise en charge financière des aides auditives. Le fait que le projet de décret relatif aux futurs « contrats seniors » prévoit une prise en charge minimale de 450 à 750€ par audioprothèse est, selon Luis Godinho, un signe que les pouvoirs prennent conscience de l’importance d’un meilleur remboursement. A ses yeux, le niveau 1 (450€) reste cependant insuffisant et devrait être revalorisé au moins à hauteur du niveau 2 (soit 600€) dans le texte définitif.

 

Cliquez ici pour accéder à l’intégralité de la Charte des bonnes pratiques de l’audioprothésiste.

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