Publié le 21/12/2018

A la suite des rencontres avec la ministre de la Santé et le président de la République, le conseil d’administration de la Mutualité française propose d’avancer le calendrier du 100 % santé pour en appliquer toutes les dispositions dès le second semestre 2019.

 

Au cours des réunions de ce mardi au ministère de la Santé et à l’Elysée, le président a demandé aux complémentaires de faire des propositions pour modérer les hausses des cotisations. Dans un communiqué publié le 20 décembre, la Mutualité française propose d’accélérer la mise en œuvre de la réforme 100 % santé et de déployer l’ensemble du dispositif au second semestre 2019 au lieu du 1er janvier 2021 : « Les mutuelles appellent l’ensemble des acteurs concernés – les pouvoirs publics, l’assurance maladie, les complémentaires et les professionnels de santé – à se mobiliser pour répondre à cet enjeu. Naturellement, les établissements mutualistes (opticiens, dentistes, audioprothésistes) s’y inscriraient et proposeraient les paniers de soins à reste à charge zéro. » Cette prise de position apparaît comme une réponse directe aux mises en cause formulées par la ministre de la Santé la semaine dernière : « Sous le feu de critiques excessives, la Mutualité française a fait preuve de retenue face à l’expression de ‘‘sabotage politique’’. Elle demande, au contraire, l’accélération de la réforme du RAC 0. Aujourd’hui, c’est bien l’absence de réforme qui pèse sur le pouvoir d’achat des Français », juge Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française.

 

« Un effort de solidarité exceptionnel »

 

L’hypothèse d’une accélération de la réforme semble peu réaliste dans la mesure où le PLFSS 2019 est adopté et qu’il suit le calendrier, initialement acté par tous les acteurs, d’une montée en charge progressive vers le reste à charge zéro. La Mutualité avance cependant une autre mesure destinée à soutenir les Français les plus en difficulté : « afin de faciliter l’accès aux soins de tous, les mutuelles s’engagent à un effort de solidarité exceptionnel pour neutraliser la hausse des tarifs des contrats souscrits le plus souvent par les plus modestes (dits ‘‘contrats au ticket modérateur’’), via un mécanisme de compensation. 4,3 millions de personnes protégées par une mutuelle pourront ainsi en bénéficier ». Cet engagement, qui répond à la demande d’Emmanuel Macron de prendre en compte l’« urgence économique et sociale », s’accompagne d’un appel du pied en faveur d’un allègement fiscal : « Cet effort pourrait être amplifié par une baisse des taxes qui pèsent trop lourdement sur les contrats santé des Français (14,07 %) », explique la Mutualité. Elle promet en outre d’« aller au contact » de ses 36 millions d’adhérents.

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