Publié le 23/02/2021

La réforme étant effective dans les 3 secteurs, audio, optique et dentaire, le Syndicat des audioprothésistes a souhaité en suivre les effets par le biais d’un baromètre dont il a confié la réalisation au groupe d’étude et de conseil BVA. Les résultats de la 1ère édition ont été présentés ce matin.

Ce nouveau baromètre a pour but de mesurer la façon dont les Français vont s’approprier la réforme 100 % santé, notamment pour le secteur de l’audition, au regard des enjeux de santé publique. Premier constat évident : le dispositif “100 % santé” est bien, mais insuffisamment connu. 1 Français sur 2 en a entendu parler (51 %). Parmi eux, 88 % le perçoivent positivement (67 % “plutôt”, 21 % “très”). Quasi tous savent qu’il concerne la prise en charge des lunettes (93 %) et beaucoup qu’il vaut aussi pour les aides auditives (85 %) et les prothèses dentaires (81 %). Ces chiffres soulignent une nouvelle fois la nécessité de déployer une campagne de communication officielle pour faire connaître la réforme à l’autre moitié des Français, selon Luis Godinho, président du SDA.

1 Français sur 2 est concerné par les troubles de l’audition

Dans l’échantillon interrogé par BVA, 16 % des répondants ont déclaré souffrir de troubles auditifs, mais 37 % ont aussi affirmé avoir au moins un proche touché. « C’est un résultat important : quand on s’occupe des malentendants, on s’occupe directement ou indirectement de la moitié de la population », affirme Luis Godinho. Le baromètre a également relevé une distorsion de perception de la malaudition bien connue des audioprothésistes : les personnes souffrant d’un déficit en sous-évaluent la sévérité et les conséquences par rapport à ce que constatent leurs proches. Un écart significatif est visible concernant les risques accrus de perte d’autonomie, de chutes, de dépression et de pertes de mémoire. Les troubles de l’audition sont désormais vus, par tous les profils de répondants, comme un véritable problème de santé publique:

Santé publique baromètre SDA BVA

5 millions de Français bientôt équipés ?

Le baromètre SDA-BVA trouve un taux d’équipement de 4 % et retrouve une satisfaction très élevée (87 % au total, 40 % “très”, 47 “plutôt”). 2 % des Français disent avoir déjà profité de la réforme pour s’équiper d’aides auditives et 6 % avoir l’intention de le faire, soit un total de 8 % de Français désireux de s’appareiller. « Ce résultat nous a surpris, nous nous attendions plutôt à un pourcentage autour de 5 ou 6 %, indique Luis Godinho. 8 % cela correspondrait à 5 millions de personnes, alors que l’objectif du gouvernement était d’atteindre 3 à 3,5 millions de Français équipés, ce qui correspond aux taux maximaux observés dans le monde, au Danemark par exemple. Nous allons voir, dans les mois qui viennent si ces premiers chiffres se vérifient. »

Des leviers et des freins

Intentions appareillage SDA BVA

Les motivations d’appareillage identifiées dans le baromètre rejoignent les précédentes études, notamment Eurotrak : profiter des relations avec les proches, des conversations en société et entendre la télévision forment le trio de tête, pour les malentendants eux-mêmes. Quant aux freins, la crainte d’un prix trop élevé n’arrive qu’en 2e position derrière le fait que les problèmes auditifs ne sont pas assez gênants pour envisager un équipement, le manque d’envie ou le renoncement (« habitué à ce handicap ») sont plus minoritaires mais également présents.

Les patients veulent choisir leur appareil

Choix baromètre SDA BVA

Si la possibilité d’un équipement sans reste à charge lève un frein à l’appareillage, les personnes concernées restent très attachées à la liberté de choisir leur appareil, même si cela doit impliquer un coût supplémentaire : plus de la moitié des répondants veulent pouvoir choisir un équipement plus personnalisable, et la proportion est de presque 60 % chez les 50 ans et plus. De ce fait, l’immense majorité des personnes interrogées (plus de 90 %), quel que soit leur statut, désire que les complémentaires santé remboursent autant ou mieux les appareils auditifs les plus avancés. « Les fabricants, qui sont présents dans de nombreux pays, nous disent que le système qui se met en place en France est le meilleur : les patients ont accès à un panier de qualité, avec différents modèles, sans reste à charge et ont la liberté de choisir des équipements plus avancés, chez le même professionnel, analyse Luis Godinho. Notre secteur vient de tellement loin qu’il y aura nécessairement des ajustements : une prise en charge des appareils de classe II au moins équivalente à celle de la classe I en est un. »

Méthodologie : enquête quantitative réalisée par internet entre le 3 et le 9 février 2021 auprès de 2 000 Français de 18 ans et plus, méthode des quotas, appliquée aux variables. L’échantillon comprend 327 personnes souffrant de problèmes auditifs dont 81 équipées d’un appareil auditif et 743 personnes ayant au moins un membre de leur famille proche souffrant de problèmes auditifs, dont 408 équipés d’un appareil auditif.
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