Publié le 27/05/2021

 

Des chercheurs du Biosciences Institute de l’université de Newcastle (Royaume-Uni) ont identifié une communication anormalement forte entre les ères auditive et motrice du cerveau comme cause de la misophonie.

 

L’origine neurologique de cette affection, qui se distingue à la fois de l’hyperacousie et des acouphènes en ce qu’elle se traduit par une intolérance à certains sons déclencheurs, était déjà connue. Mais ses mécanismes restent assez largement mystérieux. Les chercheurs de l’université de Newcastle, dont le Dr Sukhbinder Kumar, neurologue qui étudie ce sujet précis depuis plusieurs années, se sont penchés sur les scans de personnes souffrant de misophonie. Ils ont montré que le cortex auditif des patients ne présentait pas de réaction anormale. En revanche, il existe, dans leur cas, une communication accrue entre cette ère auditive et les zones de contrôle moteur associées aux mouvements du visage, de la bouche et de la gorge: celles-ci s’activent quand le son déclencheur est perçu. Les auteurs de l’étude* pensent que c’est une surréaction du système miroir du cerveau (notre zone motrice s’active lorsque nous voyons quelqu’un effectuer un mouvement, afin de l’interpréter) qui cause les symptômes de la misophonie. Cette découverte permet d’envisager des pistes thérapeutiques qui ne se concentreraient pas uniquement sur la sphère auditive mais pourraient passer par l’ère motrice du cerveau.

 

 

* The motor basis for misophonia, Sukhbinder Kumar, Pradeep Dheerendra, Mercede Erfanian, Ester Benzaquén, William Sedley, Phillip E. Gander, Meher Lad, Doris E. Bamiou, Timothy D. Griffiths, Journal of Neuroscience (mai 2021).

 

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