Publié le 17/10/2022

La nouvelle vague du baromètre bruit et santé auditive au travail (Ifop/JNA) renforce les constats établis depuis 2017. Elle souligne cette année la relative inaction des actifs et des décideurs.

 

La dernière mouture de l’enquête menée par l’Ifop pour la JNA ne dément pas les précédentes. 1 actif sur 2 se déclare toujours concerné par le bruit au travail, les réponses repassent la borne symbolique des 50 %. Le chiffre est légèrement supérieur pour les télétravailleurs, qu’ils soient réguliers ou occasionnels. Cela confirmerait une hypothèse formulée à la suite du premier confinement : le fait de changer d’environnement conduit certains à une prise de conscience sur les nuisances sonores qu’ils subissent au travail.

 

Bruit au travail : la 7e SSAT lutte contre les clichés

 

 

Alors que pendant des années, les secteurs les plus couramment exposés au bruit, industrie, agriculture et BTP, arrivaient en tête des nuisances déclarées par les travailleurs, ils sont cette année surpassés par le commerce.

 

Les sources de bruit au travail sont toujours protéiformes, a rappelé Romain Bendavid, directeur Pôle Corporate et Work Experience de l’Ifop : venant de l’extérieur (les plus souvent citées) et des interactions humaines (les plus fréquentes si l’on cumule les conversations, les allers et venues, et les appels téléphoniques). Les nuisances associées aux fonctionnements de matériels n’arrivent qu’après.

 

 

Bruit au travail : la 7e SSAT lutte contre les clichés

Au plan individuel, tous les items sont en recul, sauf chez les télétravailleurs.

 

Les enquêtes Ifop-JNA soulignent de façon flagrante la prise de conscience généralisée des impacts du bruit sur les problèmes d’incompréhension dans les équipes, l’agressivité, les tensions entre personnes. 76 % des sondés identifient au moins une conséquence négative. Paradoxalement, ils sont de moins en moins nombreux à déclarer agir pour y remédier. D’ailleurs, 58 % des interrogés déclarent qu’ils ne sauraient pas quoi faire s’ils souffraient d’un trouble auditif après une forte exposition sonore au travail.

Selon l’analyse de Nicolas Dauman, maître de conférences en psychopathologie clinique à l’université de Poitiers, les secteurs historiquement exposés au bruit ont pris des mesures de protection, mais aussi de sensibilisation et de dépistage : les salariés de l’agriculture, de l’industrie ou du BTP sont aujourd’hui mieux armés pour se protéger des nuisances et réagir en cas de surexposition. L’audioprothésiste Christian Renard témoigne de la même réalité et des progrès réalisés au fil du temps dans les entreprises dans lesquels les Laboratoires Renard interviennent en prévention.

 

 

Les actions de prévention restent minoritaires, dans tous les secteurs, mais les plus à risque sont aussi ceux qui mettent le plus de choses en œuvre.

 

 

Pour encourager les décideurs et les individus à agir, l’association JNA continue à porter ses mots d’ordre : sensibilisation dans tous les milieux professionnels, réflexion sur les éco-systèmes de travail en général. Les intervenants de sa table ronde ont insisté cette année sur la notion de sobriété. Tout comme dans le domaine énergétique, les Français devraient s’engager dans une réduction des niveaux sonores qu’ils reçoivent, de leur propre chef (écoute au casque) ou en raison de leur environnement de travail.

En support de ses messages, la JNA met à disposition une animation 3D, à partager sur les réseaux sociaux qui porte le slogan : « Nous avons besoin de souffler, nos oreilles aussi ».

 

Elle affirme enfin, auprès des employeurs, l’importance de la prise en compte des environnements sonores, qui sont considérés comme très importants par les sondés: au moins autant que l’emplacement d’un bureau, la température dans les locaux ou l’éclairage.

 

 

*Par questionnaires auto-administré en ligne du 13 au 16 septembre 2022 auprès de 1 118 personnes, échantillon représentatif de la population française active occupée âgée de 18 ans et plus.

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