Publié le 15/03/2023

La qualité de la relation entre les prescripteurs et les audioprothésistes impacte notablement celle de la prise en charge du patient et, en corollaire, l’activité et l’image des centres audio. Autrefois informel, ce lien se structure et s’organise. Nous y consacrons le dossier de notre numéro spécial Congrès des audioprothésistes. En voici un aperçu.

 

Relations ORL-Audio : de l’utilité à la nécessitéEntre le 100 % santé, la fin de la primo-prescription par les généralistes et la concurrence agressive des nouveaux acteurs de la distribution, le lien entre l’ORL et l’audioprothésiste est devenu crucial. Leurs relations sont aussi beaucoup plus encadrées que par le passé (loi anti-cadeaux, arrêté du 4 mars 2022). « Il y a fort à parier que la lune de miel du 100 % santé arrive à son terme. On observe certaines conduites déviantes qui peuvent nuire à la crédibilité des audioprothésistes, qui sont très au fait de ça. L’objectif est de conserver des conduites professionnelles de qualité et, sur ce point, il y a une carte à jouer au niveau de la cohésion ORL-audio », estime Cécile Parietti-Winckler, PUPH dans le service ORL du CHRU de Nancy et présidente du Collège d’ORL.

 

 

« Quand on échange avec des ORL, il faut d’abord leur demander ce qu’ils attendent d’un ‘bon audio’. Il est important de leur donner les informations dont ils ont besoin pour suivre leurs patients »,

Sylvain Ridoux, audioprothésiste et président de la coopérative Entendre

 

Une relation axée sur la science, le médical et les produits

« Chez Audika les relations médicales font partie du quotidien de nos audioprothésistes, explique Thomas Lasserre, directeur santé d’Audika. Comme nous faisons beaucoup de dépistages auditifs, nous adressons beaucoup de patients aux ORL, en partageant si nécessaire des éléments de l’anamnèse, des résultats de tests, des informations sur les attentes formulées. Les patients se rendent parfois en centre auditif plusieurs mois après la prescription. Il peut y avoir des contre-indications survenues post-prescription, il nous faut alors alerter le prescripteur et lui renvoyer le patient, en lui faisant un petit mot… Ensuite, le cadre règlementaire est clair, l’audioprothésiste doit adresser un compte-rendu d’appareillage au prescripteur dans les 7 jours qui suivent l’appareillage. Envoyer des courriers, appeler les prescripteurs, leur rendre visite prend du temps. Cette approche s’inscrit dans une recherche de qualité, toujours au bénéfice du patient. » Considérant que « la relation avec les ORL ne s’apprend pas à l’école, cela vient avec l’expérience », l’enseigne a un service dédié (8 délégués) pour accompagner les audioprothésistes dans cette démarche et proposer des thématiques à aborder et des supports rédigés par des audioprothésistes Audika : sur le 100 % santé, des sujets techniques… « Quand on va rencontrer un médecin, c’est pour lui parler de quelque chose de spécifique. Rencontrer un prescripteur doit servir à lui faire mieux connaître notre métier pour qu’il puisse à son tour éclairer ses patients », souligne le directeur Santé.

 

« La prise en charge d’un patient est pour nous pluridisciplinaire, avec a minima un ORL et un audioprothésiste impliqués, dans l’intérêt du patient »,

Thomas Lasserre, directeur Santé d’Audika

 

Congrès, formations : des lieux d’échange à privilégier

« A l’origine les équipes formations pour les ORL et pour les audioprothésistes étaient séparées. Nous les avonsRelations ORL-Audio : de l’utilité à la nécessité réunies au sein d’une même direction santé, sous ma responsabilité, poursuit Thomas Lasserre. Nous souhaitons soutenir la formation continue de l’ensemble des professionnels de la santé auditive. Les évènements communs aux ORL et aux audioprothésistes, comme les Assises de Cannes, sont aussi l’occasion d’échanger de façon plus informelle, sans avoir le sentiment de prendre du temps médical. » Audika organise aussi des symposiums souvent co-présentés par un ORL et un audioprothésiste et des webinaires sont mis en ligne au fil de l’année en partenariat avec la SFORL. L’enseigne a initié l’année dernière l’édition d’un recueil d’abstracts de thèses de médecine, dans la spécialité ORL, et souhaite décliner cette formule en réunissant les abstracts des mémoires soutenus pour le DE d’audioprothèse.

 

Amplifon est systématiquement présent sur les événements de la filière : « Nous sommes aussi fournisseurs de matériel médical. Cela ne représente que 2 % de notre activité, mais c’est un excellent moyen de rencontrer les ORL, une manière de parler d’autre chose avec les prescripteurs », commente Amaury Dutreil, PDG d’Amplifon France. Ce type de présence, qui inclut des conférences axées sur l’innovation (intelligence artificielle, big data…), aide le réseau à mettre en avant l’approche médicale de ses audioprothésistes et leurs spécialisations : « Être au contact des médecins, c’est assumer notre choix et exprimer notre positionnement », ajoute le dirigeant de l’enseigne, impliquée dans le monde ORL via l’organisation de formations ou la publication de monographies. Elle s’adresse directement aux prescripteurs par un site qui leur est dédié, avec un accès réservé, incluant entre autres des outils destinés aux patients. Le CRS, Centre de recherche et d’études Amplifon, abrite une bibliothèque de revues internationales dans le domaine de l’audiologie et de l’ORL.

 

 

Vous retrouverez ce dossier dans le n°120 de L’Ouïe Magazine, accompagné du Cahier Emploi et du Supplément Produits

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