Publié le 30/05/2023

 

Les audioprothésistes de l’enseigne ont récemment organisé un sondage sur les réseaux sociaux pour connaître les pratiques de leurs collègues lorsqu’un patient déjà appareillé se présente dans leur centre, à la suite d’un déménagement ou par choix, pour réaliser son suivi d’appareillage…

 

Lancé sur leur page Linkedin puis sur Facebook, ce sondage a reçu 400 réponses environ. Une petite moitié des sondés déclare prendre en charge systématiquement gratuitement les personnes ayant acquis leur appareil chez un confrère ou une consœur. A l’inverse, 5,5 % assurent les prestations de suivi en les facturant au patient. Et la plus grande partie fonctionne au cas par cas. En effet, si la réglementation impose que les audioprothésistes assurent la continuité de soins, les modalités n’en sont pas précisées.

Déménagement, changement de praticien… Alliance Audition ouvre les discussions

En publiant les résultats de ce sondage, Alliance Audition a rendu publique sa propre approche. Ces audioprothésistes estiment plus juste de reverser la part de leur rémunération correspondant au suivi restant, au confrère ou à la consœur prenant en charge leur patient. Et quand eux-mêmes reçoivent une personne déjà appareillée, ils font au cas par cas, pouvant proposer au patient une prestation payante dans les situations (minoritaires) où son suivi requiert un travail de prise en charge particulier (réadaptation complète d’appareillage par exemple).

 

Cette approche suscite des débats au sein de la profession. Le principe de la gratuité de la prise en charge par un audioprothésiste après un déménagement par exemple, a souvent été affirmé. Mais il n’est pas sans poser question : si le nombre de patients accueillis par an est conséquent, du fait de l’attractivité du centre ou de la zone géographique ; s’il s’agit d’un suivi particulièrement complexe ; si le patient a acquis ses aides auditives très récemment (voire que son audioprothésiste n’a pas joué le jeu en lui conseillant de se faire appareiller dans sa nouvelle commune). Ou encore si l’on veut valoriser le savoir-faire de l’audioprothésiste accueillant le patient.

 

D’un autre côté, la facturation de prestations de service, au patient, soulève à l’évidence des interrogations : si le patient paye deux fois son suivi, s’il ne peut avoir le libre choix de son praticien car celui-ci ne fait pas le suivi gracieusement… De plus cette pratique est susceptible d’évoquer la dissociation vente/suivi. Enfin, l’idée d’une rémunération ou rétrocession entre audioprothésistes soulève de nombreuses questions concrètes et éthiques : comment chiffrer la valeur du temps de travail ? Quelles sont les pratiques confraternelles en la matière ?

 

Le sondage réalisé par Alliance Audition a le mérite de révéler qu’il existe une hétérogénéité de fonctionnements et, peut-être, des règles communes à envisager.

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