Les chiffres des ventes sell-in publiés aujourd’hui par le Snitem, pour 2023, montrent un ralentissement certain, mais plus doux qu’anticipé par les fabricants d’aides auditives en cours d’année.
L’année 2023 promettait d’être en-dessous de 2022 et la baisse des ventes en volumes est bien présente, comparativement : – 7,02 %, soit près de 118 000 appareils de moins sur un total de 1 559 700. Ce recul est cependant moins important que ce que les fabricants, dont le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem) collecte les données, avaient prévu. Ils tablaient sur une baisse avoisinant les 10 %. Le dernier trimestre a vu une remontée suffisamment substantielle pour limiter la décroissance. On rappellera, à titre de mise en perspective, qu’en 2020, les ventes en volumes étaient restées en-dessous du million d’unités vendues, dans un marché en croissance malgré la pandémie (un peu moins de 919 000 appareil vendus alors, 70 % de moins que l’an dernier).
Le décalage avec l’évolution des remboursements par l’Assurance maladie sur toute l’année 2023 est manifeste : baisse de 1,2 % pour ceux-ci contre un peu plus de 7 % pour les volumes. Les raisons de cet écart sont à interroger : effet de déstockage ? Délais dans le traitement et l’agrégation des données de remboursements ? Ou, plus préoccupant, différences liées à des fraudes, avec des prises en charges d’appareils fantômes.. ?
La répartition par types d’aides auditives se stabilise, avec des écouteurs déportés à plus de 80 % (plus de 96 % en piles 312) et, fait notable, une proportion d’intra-auriculaires vendus qui repasse clairement au-dessus de la barre des 7 % (près de 9 fois sur 10 avec des piles 10). Les contours, à l’inverse, restent en décrue : plus de 2 points de moins sur l’année. Les trois quarts de ceux délivrés embarquent des piles 13.
Enfin, la classe I se stabilise à un niveau inférieur aux 2 années précédentes. Il est possible que cela corresponde à une évolution de la demande : les premiers patients venus s’équiper après l’entrée en vigueur de la réforme 100 % santé étaient probablement les plus motivés par la perspective d’un équipement sans reste à charge…
