Cette récente étude a cherché les facteurs permettant de prédire l’efficacité des aides auditives, en se fondant à la fois sur l’intelligence artificielle et sur l’expertise clinique.
L’article*, publié dans la revue Audiology and Neurotology, expose les travaux d’une équipe d’Amplifon emmenée par Catherine Boiteux, de Bernard Fraysse, professeur émérite de la faculté de médecine de Toulouse et de Sandrine Mouysset, maître de conférences à l’Institut de recherche en informatique de Toulouse. Il porte sur l’analyse des données concernant 77 661 patients (sans asymétrie) appareillés dans des centres Amplifon entre 2018 et 2021. Et l’efficacité des aides auditives a été évaluée sous le prisme de l’amélioration de l’intelligibilité dans le calme et dans le bruit (en moyenne pour chaque participant et en pourcentage du nombre de participants). L’analyse des mégadonnées à l’aide de l’intelligence artificielle, couplée avec les connaissances cliniques des auteurs ont permis de pointer 3 principaux leviers de réussite d’un appareillage. Il s’agit du niveau technologique des appareils, qui a un effet direct sur la compréhension dans le silence et dans le bruit, de l’équilibrage binaural de la sonie et du temps de port quotidien (supérieur à 9 heures par jour). Ce dernier point n’étonnera pas beaucoup d’audioprothésistes !

Impacts : du niveau technologique, de l’équilibrage binaural de la sonie et du temps de port sur l’amélioration de l’intelligibilité.
Bien que les auteurs invitent à prendre ces résultats avec prudence, compte tenu de l’hétérogénéité des personnes constituant l’échantillon – il faudrait affiner par sous-groupes de profils homogènes – ils considèrent que leurs conclusions provisoires apportent des données objectivées, pouvant aider les audioprothésistes à personnaliser les adaptations.