L’Académie nationale de médecine a rendu publiques, cette semaine, ses recommandations pour contrer les effets des pénuries de médecins spécialistes, notamment dans certains territoires.
La problématique concerne très directement les médecins ORL, on le sait, avec des projections démographiques décroissantes au moins jusqu’en 2030-35. La spécialité fait partie des 12 en baisse. Elle figure en 5ème position des disciplines en décrue, juste devant les ophtalmologistes. Plus généralement, toutes spécialités confondues, l’Académie de médecine déplore « un nombre encore insuffisant de spécialistes formés, eu égard aux besoins d’une population vieillissante et à la démographie médicale, une organisation des soins largement fondée sur l’offre et non sur une approche populationnelle, une répartition dans les territoires très déséquilibrée et insuffisamment adaptée aux réalités sanitaires locales ».
C’est pourquoi l’institution formule les recommandations suivantes :
- une organisation de la formation des spécialistes via une universitarisation territoriale pour l’enseignement théorique et les stages,
- la prise en compte des enjeux d’aménagement du territoire, en intégrant à la réflexion les collectivités territoriales en coordination avec les ARS,
- des facteurs d’incitation à l’installation pour les jeunes spécialistes.
« Compte tenu de la complexité et de la diversité des situations locales, une amélioration pratique des pénuries constatées ne pourra être obtenue que grâce à une gestion régionale intégrée adaptée à la situation constatée », explique l’Académie de médecine.