La Fondation pour l’audition a apporté son soutien à deux nouvelles approches, encore expérimentales, pour délivrer un médicament dans l’oreille interne. Des premiers résultats voient le jour.
Ces nouvelles méthodes prometteuses pour administrer des traitements dans l’oreille interne sont en cours de développement, à des stades différents. D’une part, le Pr David Bakhos travaille sur la “sonoporation” au sein du laboratoire Inserm i-Brain à Tours. Il s’agit d’utiliser des ultrasons pour rendre temporairement poreuse la membrane des cellules de l’oreille interne et permettre à des microbulles chargées de médicament de véhiculer les molécules thérapeutiques. Cette technique va être testée avec du gadolinium, un agent de contraste, sur des brebis dont l’anatomie auditive est proche de celle des humains. Si les résultats sont concluants, cette méthode pourrait être utilisée pour traiter les surdités neurosensorielles.
La seconde innovation a été explorée par Eugénie Breil, interne en ORL, qui a pu rejoindre l’équipe du Pr Kysar à l’Université de Columbia à New York, grâce à une bourse FPA de Master 2 en 2022. Cette unité de recherche a mis au point une microaiguille creuse de 0,1 millimètre de diamètre, conçue pour des injections intracochléaires chez le cochon d’Inde. Des essais ont été réalisés avec un siARN, un ARN capable d’inhiber l’expression d’un gène. L’étude en cours a confirmé l’administration du siARN sans altérer l’audition des animaux, suggérant une absence de toxicité cochléaire. Cette technologie pourrait permettre l’administration non délétère de faibles doses de thérapie génique chez l’homme.