Marché, patients, future labellisation… Rencontre avec Jacopo Scandella, directeur général d’Amplifon

Publié le 23/10/2025

 

A la tête de la filiale française d’Amplifon depuis quelques mois, Jacopo Scandella était précédemment le responsable du retail du groupe leader de la distribution pour toute l’Europe. L’Ouïe Magazine l’a donc interrogé sur sa vision du marché français, ses priorités stratégiques et ses projets. Extrait.

 

L’Ouïe Magazine : Quel est votre regard sur le marché français ?

Jacopo Scandella : C’est un marché très particulier. Le 100 % santé a permis d’atteindre le taux d’appareillage le plus élevé du monde, avec le Danemark, tout en gardant un haut niveau de satisfaction, et avec une diversité d’acteurs : pure players, discounters, enseignes d’optique… Cette année, notre marché renoue avec la croissance après plusieurs années de tassement. Ce sont les renouvellements, en particulier des premiers patients du 100 % santé, qui expliquent cette reprise. Cela prouve que ces patients ont été suivis et qu’ils utilisent leur appareillage auditif. Mais, depuis 2021, des choses ont changé : les attentes des patients ont évolué, l’innovation s’est poursuivie, la qualité de la prise en charge et celle des services se sont améliorées. Ces deux derniers points ont fait la différence. Les acteurs du secteur doivent continuer à travailler ensemble pour que le marché se développe et, surtout, convaincre les malentendants non-appareillés de s’équiper. C’est le défi majeur, en France. Amplifon ne peut pas le faire seul, c’est un jeu collectif.

Qu’est-ce qui a changé dans les attentes des patients ?

Ils sont plus informés sur la nécessité de faire prendre en charge leur surdité. Les personnes appareillées sont aussi beaucoup plus nombreuses : elles ont une opinion sur l’appareillage et sur la qualité du service qui leur a été proposé. Elles ont une influence sur leurs proches. Le fait que les acteurs du secteur ont beaucoup plus communiqué et continuent à le faire implique que les patients auront des attentes beaucoup plus spécifiques à l’avenir.

Quels freins à l’appareillage subsistent ?

Le 100 % santé a démocratisé l’accès aux soins et fait tomber la barrière financière, c’est une évidence, on le voit dans les chiffres. Mais l’impact de la réforme sur l’âge du premier appareillage a été assez limité, alors que l’on sait l’importance d’une prise en charge précoce des surdités pour réduire les risques de pathologies neuro-dégénératives ou d’autres problèmes de santé, en général. La France est certes très avancée en termes de taux d’appareillage, mais il faudrait ajouter une politique de prévention, et en particulier une stratégie de dépistage de la surdité entre 60 et 65 ans. Pour cela, il faut que tous les acteurs soient engagés : ORL, généralistes, Cnam, enseignes… Les audioprothésistes sont des professionnels de santé, avec un bon maillage sur l’ensemble du territoire. Ils peuvent offrir une vraie solution aux pouvoirs publics pour mettre en place ce dépistage, en coordination avec les autres acteurs de la filière.

Quels sont vos projets en cours ?

Nous sommes engagés dans un processus de labellisation des centres avec Bureau Veritas. C’est complètement lié à ce que je disais précédemment sur notre volonté de garantir la meilleure expérience au patient. Nous voulons certifier que la prise en charge, dans nos centres auditifs, va bien au-delà des standards administratifs. Nous allons donc contrôler que tous respectent la méthode Amplifon, tests, parcours d’appareillage, relation client…

 

L’interview de Jacopo Scandella sera à lire en intégralité dans le prochain numéro de L’Ouïe Magazine (n°143 – Novembre).

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