Le contexte législatif (des amendements au PLFSS, en cours d’examen, mentionnent la « rentabilité » dans l’audioprothèse) pousse le SDA à reprendre la parole sur la supposée « rente » dans le secteur.
Pour contrer l’idée que les audioprothésistes bénéficieraient d’une « rente », le Syndicat des audioprothésistes accumule les arguments et les données. Il vise à démontrer que la rentabilité des centres est, au contraire, en dégradation.
L’organisation professionnelle invoque plusieurs sources. L’Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) justifie les écarts de prix entre France et Royaume-Uni par les différences de coûts de distribution. Le HCAAM souligne dans son rapport publié l’été dernier l’efficience du système français en termes d’accessibilité à l’appareillage sans reste à charge.
Concernant les données, le SDA insiste sur le fait que l’augmentation de la rentabilité, observée par l’Assurance maladie dans son rapport Charges et Produits et dans l’étude Xerfi sur le secteur, publiée en juin dernier, était transitoire. Le ratio EBE/CA de 15,8 % ou le résultat net de 15,3 % (en pourcentage du CA) chez les indépendants, en 2022, ont été suivis d’une forte baisse en 2023 : 5,2 % de taux de résultat net selon Xerfi. Le Syndicat des audioprothésistes ajoute que la tendance se confirme en 2024. Il précise également que durant les années post-réforme du 100 % santé, 2019-2023, le chiffre d’affaires moyen des indépendants n’a progressé que de 5,3 %, tandis que leurs charges « explosaient ».
« Toute réforme qui ne tiendrait pas compte de la dégradation constatée de la rentabilité risquerait d’affaiblir les structures indépendantes, au seul profit de grands groupes disposant d’économies d’échelle. Une telle évolution, susceptible d’entraîner des faillites pour certaines structures, aurait des répercussions majeures sur la qualité – voire la continuité – du suivi des patients appareillés », assène le SDA.


