Le Collège national d’audioprothèse a commandé un sondage à l’institut Odoxa sur les attentes des audioprothésistes en matière d’encadrement et de régulation. Il montre que 73 % d’entre eux, tous modes d’exercice confondus, sont en faveur d’un Ordre professionnel.
Les résultats du sondage et la méthodologie (à consulter en fin d’article) ont été présentés en fin de première journée de l’EPU par Erwan Lestrohan, directeur conseil chez Odoxa. L’acquiescement à l’Ordre semble découler, plus généralement, de la nécessité de renforcer l’encadrement de la profession. 6 audios sur 10 estiment que les autorisations d’exercice et les pratiques professionnelles sont insuffisamment contrôlées, mais aussi, à plus de 77 %, que les patients ne sont pas suffisamment protégés contre les publicités trompeuses et les dysfonctionnements. De ce fait, près de 9 audios sur 10 se prononcent pour une instance de régulation, afin d’endosser diverses missions (voir infographie ci-contre).
Cotisations et acceptabilité
L’adhésion à l’idée d’un ordre, majoritaire, est plus ou moins forte selon les catégories d’audioprothésistes. Elle est supérieure à la moyenne chez les jeunes de moins de 30 ans (82 %), les salarié·es (76 %) et les indépendant·es (78 %). Elle varie selon la situation d’exercice des audios.
Elle est aussi moins forte à mesure que la cotisation annuelle envisagée croît. Parmi les audios « pour » un Ordre, 82 % seraient d’accord pour verser 300 euros par an. Mais seulement 44 % y seraient favorables avec une cotisation de 400 euros et 27 % si elle était de 500 euros (8 % pour 600 euros). Ramené à la population générale des audioprothésistes*, l’assentiment à l’Ordre, en fonction des prélèvements potentiels, reste majoritaire : 60 % des répondant·es se déclarent en faveur, pour une cotisation de 300 euros. Les « pour » deviennent minoritaires dans la profession à partir de 400 euros (32 %).
Commentant la présentation des résultats de ce sondage, Matthieu Del Rio a indiqué qu’à ses yeux, la question n’était plus de « savoir si la profession considère qu’un Ordre est “bien” ou pas. Le vrai sujet, c’est : quand ? ». La table ronde qui a suivi a d’ailleurs exploré les modalités potentielles de rédaction et de mise en place d’un code de déontologie.
Méthodologie :
Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 301 audioprothésistes représentatifs de la profession exerçant en France en termes de sexe, d’âge, de statut, de type d’établissement et de région d’activité, interrogé par téléphone du 8 au 28 avril 2025.
*Pour ce faire, Odoxa a appliqué le calcul suivant : 73 % des audioprothésistes sont favorables à la création d’un Ordre et 82% d’entre jugent une cotisation de 300€ annuels raisonnable (73 % x 82 % = 60 %).



