Publié le 02/03/2018

L’association JNA a choisi de consacrer la journée du 8 mars à ces deux « fléaux du 21e siècle ». Elle a rendu publics les résultats du sondage réalisé par l’Ifop à ce propos.

 

Pour cette 21e Journée nationale de l’audition, France Acouphènes et la Fondation pour l’audition se sont associées à la JNA pour mettre en avant le sujet des gênes auditives. Le sondage de l’Ifop* s’est pour la première fois accompagné d’un test d’audition. 435 répondants l’ont passé et pour le quart d’entre eux une suspicion de perte auditive a été identifiée, une situation plus fréquente chez les 25-34 ans (un tiers sont concernés), les ouvriers et professions intermédiaires (30%) et les retraités (39%). A partir de l’état des lieux dessiné par le sondage et l’évaluation auditive, la JNA a synthétisé les préconisations de ses experts et réuni une partie d’entre eux, le 1er mars à l’Hôtel de Ville de Paris, pour une table ronde sur la prise en charge des patients acouphéniques.

La connaissance du grand public progresse

Parmi les chiffres les plus signifiants du sondage 2018, on trouve la très forte prévalence (déclarative) des acouphènes : 4 Français sur 10 (43%) déclarent en avoir déjà ressenti, parmi eux 11% en permanence. Les jeunes sont plus nombreux à rapporter ce symptôme : 56 % des 15-17 ans et 49 % des 18-24 ans, avec une gêne plus forte que la moyenne. Leurs connaissances ont évolué par rapport aux réponses données lors d’un précédent sondage**. La conscience de l’impact négatif des acouphènes sur la santé physique et morale a progressé dans le grand public (cf. infographie ci-dessous).

 

 

Au sein du groupe de personnes ayant déjà connu ou souffrant d’acouphènes, 1/3 seulement déclare avoir consulté un professionnel de santé : 34 % un généraliste, 29 % un ORL, 10 % un audioprothésiste. Chez les 15-24 ans, plus de 60 % n’ont jamais mentionné leur trouble, ni à leur entourage ni à un médecin. Plus d’une personne acouphénique sur deux ne s’est vue proposer aucune solution, un chiffre constant entre 2014 et 2018. Cette réalité a été le point de départ de la table ronde animée par le Dr Philippe Leduc et Sébastien Leroy de la JNA, à laquelle participaient le Dr Agnès Job, chercheure à l’Institut de recherches biomédicales des armées, le Dr Alain Londero, ORL à l’hôpital Georges Pompidou, Philippe Metzger, audioprothésiste à Paris et Roselyne Nicolas, présidente de France Acouphènes. Celle-ci a annoncé que des fonds avaient été réunis pour engager une grande étude épidémiologique sur le sujet (en partenariat avec la JNA, le Comité national de coordination Action handicap, la Fondation pour l’audition et la mutuelle Intégrance).

Agir pour la prise en charge et la prévention

Pour une meilleure prise en charge des acouphènes, la JNA préconise de reconnaître les acouphènes comme un symptôme relevant du domaine médical : il faut rappeler qu’il nécessite un bilan de santé pour identifier ou éliminer des pathologies graves sous-jacentes. Il est donc nécessaire d’informer plus avant les médecins généralistes. Compte tenus à la fois de la fréquence chez les jeunes et de leur très faible recours au corps médical, une campagne de sensibilisation ciblée est souhaitable. Plus généralement, les messages nationaux de santé publique concernant les traumatismes sonores doivent être poursuivis et renouvelés. Autant d’angles dont les audioprothésistes peuvent se saisir pour toucher le grand public, proposer des dépistages le 8 mars en ciblant les personnes souffrant de gênes auditives, ou pour engager le dialogue avec les prescripteurs, notamment les généralistes.

 

 

Vous trouverez dans le prochain numéro de L’Ouïe Magazine un article complet sur la JNA.

Sur les acouphènes, voyez notre table ronde 2017, toujours d’actualité.

 

 

* Questionnaire autoadministré effectué en ligne (CAWI-Computer Assisted Web Interviewing) du 9 au 12 février 2018, par un échantillon de 1003 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.

** Réalisé par l’Ifop pour l’Association nationale de l’audition en partenariat avec le Crédit agricole auprès de 900 personnes représentatives de la population âgée de 16 à 75 ans par questionnaire autoadministré en ligne selon la méthode des quotas du 10 au 17 février 2014.

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