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L’Ouïe Magazine 95 – ebook

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L’Ouïe Magazine n°95 – Janvier-Février 2020

Edito

Dédramatisation de l’appareillage auditif : on y est !

L’appareillage n’est plus tragique, il est même permis d’en rigoler franchement.

Planqués dans les arrière-cours ou à l’étage des immeubles, à peine indiqués dans la rue par une signalétique vieillotte et une vitrine poussiéreuse, les centres auditifs ont, des décennies durant, souvent véhiculé une image peu amène de la profession. Sans médiatisation, si ce n’est quelques marronniers contre leurs pratiques tarifaires, les audioprothésistes se montraient peu, alimentant le tabou autour de la malentendance et des aides auditives. Puis, il y a une dizaine d’années, de nouveaux acteurs sont venus bousculer les standards, avec des concepts magasins modernes, des centres ayant pignon sur rue et des campagnes publicitaires aux nouveaux codes. Leurs ambitions : « dépoussiérer le secteur », « dédramatiser l’appareillage », « glamouriser les aides auditives ». D’aucuns jugeaient cela impossible. Et pourtant…

Certes, on n’en est pas encore au stade de la glamourisation, mais les objectifs semblent atteints au moins en termes de dépoussiérage et de dédramatisation : aujourd’hui, l’audioprothèse se montre et s’expose fièrement, avec une image rajeunie véhiculée par des séniors radieux qui croquent la vie à pleine dents. La perte auditive n’est plus tragique, il est même permis d’en rigoler franchement, comme le montre le dernier spot TV d’Entendre qui se moque avec humour des malentendus engendrés par la presbyacousie. Les appareils, qui affichent au grand jour leurs performances et leur discrétion via des campagnes lancées par les fabricants ou les enseignes, ont troqué leur image de Sonotone contre celle de petits bijoux de technologie ultra-connectés. Les personnalités elles-mêmes ne se cachent plus : mi-janvier, la reine Elizabeth II a été vue pour la première fois avec une aide auditive intra-auriculaire ! Quant à l’enseigne mutualiste Ecouter Voir, elle a tout bonnement choisi, par la fusion des Opticiens mutualistes et d’Audition mutualiste, de mettre sur le même plan son activité optique et son activité audition, dans son nom comme dans sa stratégie.

En l’espace de 10 ans, le secteur est parvenu à modifier profondément ses méthodes de communication et à attirer des utilisateurs plus jeunes qui viennent s’ajouter à sa patientèle classique. Le frein psychologique, sans être complètement tombé, s’est effrité. Quant au frein financier, il aura disparu en 2021, avec l’entrée en vigueur du 100 % santé intégral. Bien sûr, cette dynamique doit se conjuguer à l’indispensable versant santé du métier, qui pourrait à l’avenir se trouver renforcé dans un contexte de baisse démographique des ORL.

Mais ces deux facettes ne sont pas incompatibles. Elles représentent même deux leviers de croissance à actionner conjointement, dès cette année pour lutter contre le risque d’attentisme des patients, et sur le long terme pour assurer la croissance durable de la filière.

Anne-Sophie Crouzet

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