Publié le 12/02/2014

Suite à la lettre d’information envoyée en janvier dernier aux 3 600 centres d’audioprothèse et aux 2 800 ORL de l’Hexagone, l’Unsaf (Syndicat National des Audioprothésistes) continue son action en ce début d’année en conviant les médias grand public à une conférence de presse pour présenter les problématiques rencontrées actuellement par la filière.

 

Suite aux présentations du Professeur Bruno Frachet, chef du service ORL de l’hôpital Rothschild et le Docteur Jean-Michel Klein, président du Syndicat national des spécialistes en ORL et chirurgie cervico-faciale (SNORL), Luis Godinho, Président du syndicat national des Audioprothésistes a insisté sur le retard de la France en matière de remboursement des audioprothèses, principal frein à l’appareillage. Sur les 480 000 équipements délivrés chaque année pour les adultes, l’Unsaf rappelle que 1 000 € restent à la charge du patient. Le coût moyen d’un appareil étant de 1 535 €, moins les 120 € de remboursement de l’Assurance Maladie et les 350 € en moyenne versés par les complémentaires santé.

 

Selon le syndicat, le problème ne vient pas des prix qui se situent dans la moyenne basse au niveau européen (1000 € pour de l’entrée de gamme, contre 1100 € en Allemagne ou encore entre 1100 et 1600 € en Espagne et 2000 € pour du haut de gamme contre 2500 € en Suède, 2700/2800 au Royaume-Uni et 3900 € en Italie), mais provient des remboursements qui sont les plus faibles d’Europe à 120 euros contre 660 en Belgique, 840 en Allemagne ou 600 en Italie.

 

Pour favoriser l’appareillage des 2,5 à 3 millions de personnes qui en auraient besoin (source : IGAS), l’Unsaf recommande un tarif social pour les bénéficiaires de la CMU et de l’ACS, le contrôle des conditions d’exercice du métier d’audioprothésiste, pour éviter les pratiques trompeuses et favoriser l’information et le dépistage et, enfin une revalorisation du remboursement publique pour se rapprocher des pays limitrophes. Pour Luis Godinho, «entre 600 et 700 € de remboursement par appareil serait une bon moyenne. Cela représenterait une dépense d’environ 200 millions d’€ à la Sécurité Sociale, mais une source d’économie avec un retour sur investissement rapide entre deux à cinq ans.»

 

Cette demande de revalorisation semble partagée par la Cour des Comptes, qui, en septembre 2013, proposait un transfert des remboursements  «au bénéfice d’autres priorités de santé publique et notamment les audioprothèses.» Même son de cloche à l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) qui voit dans les prothèses auditives une «prévention à la dépendance » et demande une revalorisation «prioritaire» face à une prise en charge «fortement déconnectée de la réalité économique». Enfin en décembre 2013, le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie indiquait dans son rapport annuel que «la solidarité n’a pas vocation à prendre en charge» certains secteurs. «Ce n’est pas le cas pour les prothèses auditives pour lesquelles le HCAAM a déjà regretté les défauts de prises en charge.»

 

 


Photo (de gauche à droite) : Pr. Bruno Frachet, chef de service ORL de l’hôpital Rothschild et président de Francepresbyacousie, Luis Godinho, président du Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf), et le Dr. Jean-Michel Klein, président du Syndicat national des ORL (SNORL)

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