Publié le 06/07/2015

En établissant le dialogue avec Kalivia Audio, les organisations professionnelles ont envoyé un message clé aux autres plateformes, en espérant qu’elles les considèrent désormais aussi comme leurs interlocuteurs légitimes pour préparer les prochains appels à candidatures.

 

A l’occasion d’une conférence de presse, Luis Godinho (président de l’Unsaf), Guillaume Flahault, (président du Synea) et Éric Bizaguet (président d’honneur du CNA) ont fait le point sur les grands sujets d’actualité du secteur, notamment ceux relatifs aux réseaux de soins. Alors que, sous leur insistance (et celle du SNORL), Kalivia Audio a accepté d’organiser un appel à candidatures complémentaire (qui se poursuit jusqu’au 9 juillet) et d’amender certains points de sa Charte Qualité, les trois organisations réunies sous la bannière « Avenir de l’audioprothèse » se posent en interlocuteurs légitimes des Ocam. « Nous représentons 90% de la profession, avec un discours coordonné et cohérent. La V3 de Kalivia Audio se fera avec nous, et nous espérons que le dialogue instauré avec cette plateforme servira de référence pour les autres appels à conventionnement, afin de préparer leur cadre en amont. On arrive dans un esprit constructif, en considérant les Ocam comme des acteurs à part entière, dont la première mission reste cependant une meilleure prise en charge », indique Guillaume Flahault.

 

Informer les plateformes sur les spécificités du métier

En perspective des prochains appels d’offres, les organisations professionnelles, qui se posent aussi en porte-parole des malentendants, rappellent leurs critères d’acceptabilité annoncés en février dernier : liberté de choix du patient (ce qui est contradictoire avec un réseau trop étroit), reconnaissance de la qualité du travail de l’audioprothésiste (qui est avant tout une prestation de service) et respect de l’indépendance de chaque acteur (il n’est pas question d’exclure des fabricants). D’autres points de discussion, comme la tarification, devraient aussi être abordés. Pour Luis Godinho, une meilleure information des plateformes aidera à faire bouger les lignes : « elles ont voulu dupliquer leur stratégie optique à l’audio, sans connaître les différences entre les deux secteurs, comme le caractère opérateur-dépendant de notre métier, la concentration de la dépense sur les plus de 75 ans ou encore la formation », explique le président de l’Unsaf, en mettant aussi en avant l’unité de la profession : « Si les complémentaires santé ont du mal à discuter avec nous, comment feront-elles avec les dentistes ? »

 

Convaincre aussi l’Assurance maladie

A côté des Ocam, « Avenir de l’audioprothèse » se focalise aussi sur le régime obligatoire. « On ne pourra pas se passer de l’AMO car, compte tenu de la concentration de la dépense sur les seniors, le système ne peut pas reposer sur les seuls Ocam. Les 1 000 euros de reste à charge par appareil ne peuvent pas être pris en charge par un seul des acteurs. Chacun doit prendre sa part », argumente Luis Godinho. Pour convaincre l’AMO et l’AMC, les organisations professionnelles misent sur les récents travaux scientifiques (notamment ceux de Pr Hélène Amieva de l’Inserm) montrant les liens entre perte auditive et perte d’autonomie. « L’appareillage évite le ‘sur déclin’, permet de maintenir le déficit cognitif au niveau de celui des normo-entendants. Si on veut prévenir le déclin cognitif, il faut appareiller. Ces études, en faveur d’une meilleure prise en charge, vont être un élément essentiel des prochaines prises de décision », rappelle Eric Bizaguet, en espérant une amélioration de la prise en charge à la faveur de la prochaine période électorale.

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