Publié le 08/02/2016

Dans le cadre de la Grande conférence de la santé qui se tient jeudi 11 février au Conseil économique, social et environnemental (CESE) à Paris, l’Unsaf (Syndicat national des audioprothésistes) publie ses propositions, qui incluent notamment un allongement des études à 5 ans en perspective d’éventuelles délégations de tâches.

 

Le syndicat estime qu’il est impératif désormais de tenir compte de la baisse de la démographie des ORL qui engendre déjà un allongement des délais de rendez-vous et risque de provoquer, compte tenu de l’accroissement de la population nécessitant des appareils auditifs, un important « effet ciseaux ». L’Unsaf préconise ainsi de porter à 5 ans la formation initiale des audioprothésistes afin d’atteindre le grade Master, dans le cadre d’une intégration universitaire. Il demande « une réouverture urgente des travaux de réingénierie de la profession d’audioprothésiste », qui n’aurait pas « de conséquences budgétaires notables puisque l’ensemble des audioprothésistes exerce en libéral. » Pour étayer cette proposition, l’organisation rappelle que dans certains pays européens (comme l’Allemagne), le renouvellement des appareils est possible périodiquement sans prescription médicale. Il souligne aussi que l’évolution générale des connaissances scientifiques et de la technologie, comme les études récentes démontrant que l’utilisation d’appareils auditifs évite le sur-déclin cognitif, rendent indispensables une extension des programmes d’enseignement.

 

7 thèmes à intégrer au programme

L’Unsaf liste quelques thèmes à intégrer dans la formation initiale des audioprothésistes : formation sur l’audiométrie objective permettant une délégation de tâches pour le dépistage et la prise en charge de la surdité, et le repérage des troubles de l’audition (aspect légal, pourquoi et comment pratiquer, conduite à tenir) ; intégration des technologies implantées dans l’activité de l’audioprothésiste ; prise en charge des acouphéniques ; intégration des audioprothésistes dans le cadre pluridisciplinaire des équipes et structures prenant en charge les personnes âgées, formation des aidants, délégation de tâches… ; prévention sur les risques de traumatismes sonores ; pratique basée sur les preuves (initiation à la recherche et à lecture d’études cliniques, articulation de l’action thérapeutique individuelle en rapport avec les données cliniques établies…) ; prise en compte des pathologies liées au vieillissement cognitif et aux maladies neurodégénératives dans lesquelles l’audition est fortement impliquée.

 

Organiser la reconnaissance des diplômes étrangers au niveau national

Le syndicat pointe également du doigt la régionalisation de la procédure de reconnaissance des diplômes européens qui « a entrainé des dysfonctionnements aboutissant à des décisions contestables de reconnaissance de certains diplômes étrangers. » Il demande ainsi que la procédure de reconnaissance des diplômes d’audioprothésistes « soit à nouveau organisée au niveau national ou, a minima, que les préfets de région soient tenus de retenir, dans la composition de leur commission régionale, les audioprothésistes désignés par les organisations professionnelles représentées au sein du Haut conseil des professions paramédicales. » Face aux formations privées en 2 ans proposées notamment en Espagne aux étudiants français ayant échoué aux concours des sept écoles de l’Hexagone, l’Unsaf juge en outre indispensable que « les stages imposés à ces titulaires de diplômes étrangers par les DRJSCS se déroulent dans les laboratoires d’audioprothèse dont l’audioprothésiste responsable possède l’agrément de maître de stage et dont la liste est établie par le conseil de l’unité de formation et de recherche (UFR), comme le prévoit l’article D636-8 du Code de l’éducation. »

 

Pour consulter l’intégralité de la contribution de l’Unsaf à la Grande conférence de la santé, cliquez ici

 

A l’initiative du Premier ministre, en lien avec les ministres en charge de la santé et de l’enseignement supérieur et de la recherche, la Grande conférence de la santé consiste en un travail de concertation prospectif concernant toutes les professions et tous les modes d’exercice. Ses travaux préparatoires ont été confiés à Lionel Collet, conseiller d’État, et à Anne-Marie Brocas, présidente du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM). Cette conférence donnera lieu à l’élaboration d’une feuille de route pour le gouvernement – à court et moyen terme – sur la formation et l’exercice professionnel.

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