Publié le 04/12/2017

Lors de la traditionnelle réunion interprofessionnelle Unsaf-CNA de l’EPU, Luis Godinho a annoncé le début de cette concertation sous l’égide de la Direction de la Sécurité sociale. Il a également passé en revue l’actualité de la profession.

 

Parmi les évènements 2017 évoqués : les suites du rapport établi par l’Autorité de la concurrence – le syndicat a fait entendre sa voix contre la dissociation et la suppression du numerus clausus – la sortie du Livre blanc de la profession reprenant notamment les conclusions de Laurence Hartmann concernant le retour sur investissement attendu en revalorisant la prise en charge de l’audioprothèse (« Pour 1 euro investi, 10 euros économisés »), puis, en mai, l’analyse de l’OMS préconisant l’investissement dans les moyens humains pour mieux prendre en charge la malaudition au niveau mondial, suivie, en juillet, par la publication dans The Lancet d’une étude, qui montre l’importance de la correction auditive à mi-vie comme facteur de prévention de la démence (le nombre de cas de démence pourrait baisser de 9 %) et enfin la sortie, en septembre, du rapport Igas-IGAENR sur la formation.

Le président du syndicat des audioprothésistes est revenu de façon plus détaillée sur les temps forts de l’année. D’après Luis Godinho, le nouveau devis normalisé, présenté en juin, ne sera pas mis en place sous cette forme. Par ailleurs, les déclarations polémiques d’Alain Afflelou ont donné lieu à un communiqué commun des professions de santé, début octobre : « 3 syndicats de médecins, 2 syndicats de chirurgien dentistes, 2 syndicats de pharmaciens, 3 syndicats d’infirmiers, entre autres l’ont signé, a rappelé Luis Godihno. Nous sommes des professionnels de santé, et rien d’autre. Les autres professionnels de santé nous connaissent et nous apportent leur soutien quand ils voient que nous sommes attaqués de façon insupportable. » En outre, fin septembre, la publication du rapport de l’Igas consacré aux réseaux de soins a établi un jalon important dans le débat sur cette question. L’Igas fait 9 recommandations, 2 d’entre elles devant faire l’objet d’une « action correctrice immédiate des pouvoirs publics ». Cette « urgence » implique, selon Luis Goginho que « le système doit être revu complètement car les réseaux gênent le dialogue avec les financeurs ». Ce sujet a donné lieu à plusieurs interventions dans l’amphithéâtre du centre des Congrès de la Cité des sciences, où se tenait l’EPU. Deux jeunes audioprothésistes ont notamment mentionné le mouvement de certains de leurs collègues qui sortent ensemble des réseaux de soins. Rebondissant sur ces prises de position, Stéphane Laurent a indiqué que le CNA a entamé, discrètement, un travail sur les règles déontologiques et le cadre juridique dans lequel évolueront les audioprothésistes dans les années à venir.

 

« 100 millions d’euros d’investissement diviseraient le reste à charge par 2 »

 

Luis Godinho a annoncé la tenue d’une première réunion sur le reste à charge zéro, le 7 décembre, à l’initiative de la direction de la Sécurité sociale et en présence du CNA, de l’Unsaf, d’Audition mutualiste, du Synea, du Snitem, du comité économique des produits de santé, de l’Assurance maladie, de la Haute autorité de santé et de la DGCCRF. L’imminence de cette concertation l’a amené à repréciser la position du syndicat sur ce sujet. « Depuis 2014, nous pensons qu’il y a une nécessité importante que l’Assurance maladie réinvestisse dans l’audioprothèse, les comparaisons européennes plaident en ce sens et cette volonté existe aussi au niveau de certaines complémentaires, notamment la mutualité française. Nous avions fait des propositions pour que l’Assurance maladie augmente un peu le remboursement et que nous fassions une offre d’accessibilité qui serait légèrement inférieure au prix moyen de 1500 euros constaté aujourd’hui. C’était notre base de travail. 100 millions d’euros d’investissement diviseraient le reste à charge par 2. J’ai un espoir que l’on parvienne à avancer dans ce sens. Pour le prix, il va falloir faire des efforts : notre métier est devenu plus important, nous allons devoir rendre des comptes, il faudra que nous soyons irréprochables. »

Enfin, concernant le très récent rapport de la Cour des comptes qui préconise le déremboursement des Aides auditives par l’Assurance maladie, le président de l’Unsaf a tenu à souligner que l’institution est aussi critique à l’égard des complémentaires et souligne un « problème de périmètre entre Assurance maladie et complémentaires », ajoutant que le syndicat va continuer à travailler sur ce sujet.

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