Publié le 15/11/2018

 

Ce centre auditif pluridisciplinaire d’un genre nouveau prend en charge les enfants, les patients implantés, acouphéniques et hyperacousiques. Il dispense aussi des formations et accueille des chercheurs.

 

La dynamique équipe emmenée par Cyrille Coudert, par ailleurs directeur scientifique du groupe Audika depuis 2017, a pris ses fonctions en juin dernier dans le 5e arrondissement de Paris. Le Laboratoire d’expertise auditive (L.E.A) est un centre dernier cri, conçu pour accueillir les patients à besoins particuliers, du fait de leur jeune âge, de leur implant, de leur acouphène ou d’un échec d’appareillage. Cette approche est le fruit d’une réflexion menée depuis des années par Cyrille Coudert : « réunir des audioprothésistes spécialisés, comme dans un mini-service hospitalier, pour répondre à toutes les pathologies qu’un audioprothésiste seul ne peut pas ou plus prendre en charge ». Il y a 2 ans, l’audioprothésiste et le groupe Audika se sont rencontrés, l’enseigne étant justement en plein brainstorming sur les pôles d’expertise : elle a donc décidé d’investir dans ce grand projet. Il s’inscrit aussi dans l’actualité du RAC 0 : « il y a de plus en plus de personnes appareillées, de centres auditifs et le reste à charge zéro va faire venir plus de gens, explique Cyrille Coudert. On verra aussi potentiellement plus de personnes en échec d’appareillage ; nous voulons leur éviter le nomadisme médical et le déficit d’information dont ils souffrent parfois. Ils pourront rencontrer ici un ou plusieurs experts de leurs pathologies ».

 

Pluridisciplinarité, formation, recherche

 

Cyrille Coudert et Jonathan Flament.

Cyrille Coudert est spécialiste de l’appareillage de l’enfant, après avoir beaucoup travaillé avec des patients implantés et des acouphéniques. Jonathan Flament s’est spécialisé dans les implants, chez les enfants et les adultes. Camille Spira se consacre principalement aux personnes acouphéniques et hyperacousiques. Et Stéphane Dieu se concentre sur les adultes. « Avec Stéphane, nous avons été concurrents pendant 20 ans : comme quoi, il ne faut jamais dire de mal de la concurrence… On peut finir par travailler ensemble », raconte en riant Cyrille Coudert. L’équipe travaille en réseau avec d’autres professionnels : sophrologues, orthophonistes et psychologues.

 

La deuxième vocation du LEA est d’être un centre d’enseignement et de recherche. Il doit recevoir 4 à 6 stagiaires en audioprothèse par an ainsi qu’une douzaine d’étudiants orthophonistes. Il est aussi un lieu d’accueil pour les chercheurs et ingénieurs. Les synergies avec les médecins ORL et le secteur hospitalier sont fortes. Les audioprothésistes se partagent entre le laboratoire et des vacations à l’hôpital, chacun dans sa spécialité. Cyrille Coudert et Jonathan Flament donnent également des cours à la faculté de médecine (Paris VI) dans le cadre de la formation en orthophonie.

 

Un bel outil de travail

 

Les 150 m² rutilants du LEA abritent, outre un vaste espace d’accueil, trois cabines munies de fenêtres – évitant la sensation d’être enfermé entre 4 murs tant pour les patients que pour les audios – et une salle de réunion. La première cabine est plutôt classique, pourvue d’un équipement neuf (champ libre 5.1, in vivo, vidéo-otoscope) et d’une baie vitrée en verre acoustique anti-réverbération. La deuxième est un auditorium de stéréo-audiométrie, avec haut-parleurs sur rail, permettant aussi bien de recréer des environnements sonores variés, pour traiter les pertes légères chez les jeunes presbyacousiques par exemple, que de conduire des protocoles de recherche. La start-up Zeta-Technologies y mène actuellement des travaux en neurofeedback sur les patients acouphéniques : elle mesure l’activité cérébrale à l’aide d’électrodes dans le but de localiser la zone concernée par l’acouphène puis, par la suite, de développer un traitement basé sur l’activation de réseaux neuronaux. La troisième cabine du LEA, située après une petite salle d’attente pleine de jeux, est plus particulièrement dédiée à l’appareillage pédiatrique. Enfin, la salle de réunion permet d’organiser des sessions de travail pluridisciplinaires, entre professionnels mais aussi à destination des patients : « nous pouvons par exemple réunir des acouphéniques pour les sensibiliser à la sophrologie, cela permet de mettre en contact des personnes en grande détresse avec d’autres qui vont mieux », précise Cyrille Coudert.

 

Un exemple duplicable

 

L’ouverture de ce centre s’inscrit dans la stratégie d’Audika, qui souhaite développer des pôles de pointe et dupliquer le LEA – sur une ou plusieurs spécialités – dans d’autres grandes villes universitaires, en appliquant ces principes cardinaux : lien étroit avec le milieu hospitalier et formation. L’existence de tels centres de référence permet de diffuser des connaissances et des compétences au sein du réseau et d’apporter des ressources à ses audioprothésistes pour tous les cas qui sortent de l’ordinaire.

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