Dominique Libault a remis à Agnès Buzyn le rapport rédigé à la suite de la concertation « Grand âge et autonomie », qui s’est déroulée entre novembre et février. Saluant son ambition, le syndicat des audioprothésistes réaffirme son engagement dans la prévention de la dépendance.
Le rapport remis le 28 mars à la ministre de la santé fait la synthèse des 10 ateliers nationaux, 5 forums régionaux, de la consultation citoyenne (plus de 400 000 participants), des rencontres bilatérales et des groupes d’expressions de personnes âgées, d’aidants et de professionnels. Il formule 175 propositions articulées, dont 10 clés, et détermine 8 priorités. La dernière concerne l’augmentation de l’espérance de vie en bonne santé via la prévention. Elle s’appuie sur l’approche de l’OMS qui prévoit « la surveillance et le maintien des cinq fonctions essentielles de l’individu : la mobilité, la cognition, les fonctions sensorielles (audition, vision), le psychosocial (bien-être psychique) et la vitalité/nutrition ». A ce sujet, l’Unsaf relève, dans un communiqué, que « la fonction auditive a un effet direct ou indirect sur ces cinq ‘‘capacités intrinsèques’’ qu’il convient de maintenir le plus longtemps possible. La compensation du déficit auditif améliore bien entendu la fonction sensorielle, mais elle agit aussi directement sur la cognition, le psychosocial et la vitalité en évitant le sur-risque de dépendance, démence, dépression […] Pour ce qui est de la mobilité, dès un déficit auditif modéré le risque de chutes chez la personne âgée serait quasiment triplé selon l’Inserm ». Il se félicite d’ailleurs que le rapport préconise de développer la recherche, fondamentale et clinique, sur le vieillissement et appelle les pouvoirs publics « à se mobiliser pour engager de toute urgence les indispensables travaux de recherche ».
L’Unsaf souligne enfin le rôle des audioprothésistes dans la prévention : « conscients de longue date des effets délétères du déficit auditif, [ils] sont prêts à s’engager davantage en faveur du maintien de l’autonomie et des stratégies de prévention liées au ‘‘bien vieillir’’ » et saisit cette occasion pour rappeler sa position sur les pratiques publicitaires. « Les professionnels de santé, et notamment les audioprothésistes, doivent ainsi veiller à respecter des règles éthiques de publicité et de bonnes pratiques qui encadrent l’exercice de leur profession lorsqu’elles existent, ou les pouvoirs publics doivent les instaurer lorsqu’elles font défaut », affirme le syndicat, se disant prêt à combattre « toutes les initiatives non concertées, poursuivant des logiques consuméristes, qui viendraient mettre à mal les enjeux mis en évidence par le rapport Libault ».