Publié le 23/04/2020

La jeune entreprise qui fabrique habituellement des bijoux pour aides auditives cherche à développer un modèle de masque barrière avec une visière permettant la lecture labiale, dans le respect des principes publiés par Afnor.

« J’ai eu l’idée de mettre au point ces masques parce que voir le grand sourire de mes voisins me manquait, mais surtout parce que j’ai de grandes difficultés à échanger avec les commerçants masqués : j’ai besoin de voir les lèvres pour bien comprendre », raconte Nathalie Birault, fondatrice de la marque Odiora, elle-même implantée cochléaire. Avec son associé, Bruno Savage, ils sont en plein développement de prototypes avec pour objectif de produire des masques à visière respectant les recommandations d’Afnor. L’organisme certificateur a, en effet, mis à disposition gratuitement fin mars, un référentiel de fabrication de « masques barrières » destiné aux néofabricants et aux particuliers. Il comprend une série d’exigences minimales et de tests à effectuer.

 

Un modèle à inventer

 

Nathalie Birault coud les prototypes à partir des matériaux qu’elle avait en stock pour la production de ses bijoux, notamment du coton Oeko-Tex (certifié sans substance nocive) et des films PVC. Ses modèles ont déjà connu plusieurs améliorations : toutes les coutures sont maintenant sur l’intérieur, les masques résistent bien au lavage… « Nous avons contacté Afnor en direct pour savoir s’il y avait des recommandations spécifiques pour les masques à visière : ce n’est pas le cas pour l’instant, nous attendons un retour, explique Bruno Savage. Nous sommes en relation, par internet, avec un groupe de personnes qui travaillent, chacune, sur leur modèle de masque transparent. On échange sur les façons d’optimiser la conception. Actuellement, on teste différentes façons d’éviter la buée. » Des méthodes de grand-mère, comme le savon, donnent des résultats encourageants. Les essais avec plusieurs épaisseurs de tissu et de PVC sont en cours.

 

En recherche de partenariats

 

Nathalie Birault et Bruno Savage ont grand besoin de retours sur leurs prototypes. C’est pourquoi ils envoient gracieusement un masque pour toute commande de bijoux (leur stock permet de les honorer même si leurs ateliers de production sont à l’arrêt), en demandant à leurs clients un feedback. Odiora est dans sa première année d’exercice et cherche à maintenir son activité autant que possible en attendant le déconfinement. Des collectivités, des entreprises de services, des associations, des médecins, des orthophonistes, sont d’ores et déjà intéressés par le masque visière : la demande se monte à 2000 unités à ce jour. « Nous discutons avec des entreprises textiles de la région lyonnaise pour envisager une production plus importante, précise Bruno Savage. Nous parlons aussi avec les Esat qui font habituellement nos bijoux pour voir s’ils ont les savoir-faire permettant la fabrication de masques. »

 

Une initiative inclusive

 

Pour aboutir à des masques barrières efficaces et pouvoir répondre à la demande déjà croissante, le duo d’entrepreneurs doit relever plusieurs défis. Tout d’abord, il recherche des matières premières, tissus, bandes élastiques et film PVC, afin de déterminer les plus performantes. Il est toujours en attente de retours sur ses prototypes : toutes les bonnes volontés sont donc bienvenues. Le masque visière n’a pas encore de nom officiel, mais Nathalie Birault aime l’idée de « masque sourire » qui reflète à la fois son caractère inclusif et l’importance de la lecture labiale, tant pour la communication avec les personnes malentendantes que pour la relation humaine.

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