Publié le 05/10/2021

« Bien entendre pour mieux vieillir », la 1ère table ronde de la Journée de l’Audition organisée le 1er octobre par la SFORL dans le cadre de son Congrès, a été animée par Luis Godinho, président du SDA. Elle a réuni Jacques Battistoni, président de MG-France (Syndicat des médecins généralistes), Bernard Fraysse, président de la Société mondiale d’ORL et Antoine Piau, gériatre au CHU de Toulouse.

 

Soulignant qu’il y a « des parcours de soins à organiser » pour la prise en charge des malentendants, Bernard Fraysse est revenu sur la prévalence du déficit auditif (qui touche 9,7 % de la population selon l’étude EuroTrak 2018) et le lien entre surdité et cognition. Alors qu’il y a encore peu de temps, seuls 41 % des malentendants allaient au bout du parcours de soins et s’appareillaient, il formule 5 propositions pour améliorer ce taux :

 

  • envisager un dépistage systématique chez l’adulte,
  • aborder le problème de la démographie des professionnels de santé sous l’angle de la formation et de la création de filières,
  • faire de la pertinence de la prescription et de la traçabilité des résultats (observance) une priorité,
  • changer le message « quel est le coût de la prise en charge ? » par « quel est le coût de ne pas prendre en charge ? »,
  • intégrer le bilan auditif dans l’évaluation des autres facteurs de fragilité.

 

Sensibiliser et prévenir

Le développement des campagnes de sensibilisation est un prérequis à cette précocité de la prise en charge : le programme ICOPE de l‘OMS, présenté par Antoine Piau, s’avère ici particulièrement pertinent. Son objectif est de diminuer le nombre de personnes âgées dépendantes par le maintien de l’aptitude fonctionnelle. La surveillance de l’audition fait partie intégrante du programme, qui inclut aussi la vision, la nutrition, la locomotion, la cognition et la thymie (humeur). Si, après le dépistage (via l’appli ICOPE Monitor ou le chatbot ICOPEBOT), une capacité est altérée, un plan de soin personnalisé et un parcours de soins sont élaborés. La base de données Fragilité – ICOPE est accessible à tous les professionnels de santé pour le suivi de leurs patients. Le parcours Icope incarne, selon par Antoine Piau, une nouvelle approche : il « remplace la médecine réactive et curative par une médecine proactive et prédictive, une médecine uniquement présentielle à une médecine qui dose intelligemment la modalité distancielle ».

 

Améliorer les échanges avec les généralistes

Suite à ces présentations, Luis Godinho a déclaré que le métier d’audioprothésiste « peut aujourd’hui interagir à la fois avec les généralistes, les ORL et les gériatres » et qu’une révision de son périmètre est envisageable. « Il faut intégrer les échanges avec les généralistes dans la formation des audios », a-t-il ajouté, soutenu par Jacques Battistoni. Pour le président de MG France, il s’agit aujourd’hui de « raisonner en termes de santé publique. Le généraliste peut identifier les patients presbyacousiques et apprendre à convaincre les patients de s’appareiller ». Dans ce contexte, Bernard Fraysse plaide pour une « formation collective », en phase avec la volonté de Luis Godinho, qui estime que « le terrain de base doit être très large ».

 

 

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