Publié le 19/10/2022

Le siège français de Starkey a reçu la visite du président et directeur général de l’entreprise, Brandon Sawalich. Marché français, OTC aux Etats-Unis, prochaines innovations, le CEO s’est prêté au jeu des questions.

 

Qu’a changé le 100 % santé pour vous ?

Starkey est présent en France depuis 1981. Depuis 2 ans, la France fait partie de nos priorités. Fabrice et son équipe ont fait de l’excellent travail pour gagner des parts de marché et faire de Starkey un acteur majeur, en accompagnant la réforme. Tout programme de prise en charge qui met le patient au centre va dans la bonne direction. Chez Starkey, le patient est au cœur de notre travail.

 

Quel est votre point de vue sur la réforme OTC ?

Aux Etats-Unis, il y a sans doute plus de 30 programmes, dans différents Etats, qui permettent d’accéder à un appareillage auditif sans frais. Depuis 1974, Starkey distribue des aides auditives gratuitement aux personnes qui n’ont pas les moyens de s’en procurer : nos clients peuvent nous solliciter pour leurs patients via le programme Starkey Cares. Je ne pense pas que le coût des aides auditives soit la principale barrière à l’accès aux soins auditifs. Je l’ai dit de nombreuses fois et il y a des études sur ce sujet. Le frein numéro 1, c’est le stigmate associé à l’appareillage.

 

« Nous concevons, développons, fabriquons des produits incroyablement innovants mais dont les personnes malentendantes ne veulent pas… Jusqu’au jour où elles ne peuvent plus faire sans ! »

 

Nos gouvernants ont décidé de mettre en place la règlementation Over The Counter pour diverses raisons, en créant une nouvelle catégorie d’appareils (et non un canal de distribution) et en laissant de côté la prise en charge du patient et l’adaptation. Nous en prenons acte. Notre principale inquiétude, ce ne sont pas ces dispositifs en eux-mêmes mais les dommages qu’ils pourraient causer à la réputation des vraies aides auditives. Jusqu’à présent, la réhabilitation auditive n’a jamais été un “Do It Yourself”.  Les appareils ne comptent que pour 30 % dans la correction auditive : la bonne évaluation de la perte, le choix de l’équipement et les années d’accompagnement par un professionnel en font tout autant partie. Mettre des produits OTC dans les pharmacies ne fonctionnera pas : les aides auditives ne sont pas un produit “à emporter”. C’est pour cela que Bose s’est retiré.

 

Starkey va-t-il quand même proposer des appareils OTC ?

Depuis le début, j’ai suivi cela de très près avec l’idée que si nous devions faire ces produits, il fallait les faire bien ! Nous mettrons à la disposition de nos clients des aides auditives OTC, qu’ils pourront proposer à leurs patients ou à de nouveaux clients. Si l’on y regarde bien, ce ne sont que des aides auditives plus abordables, cela existe depuis des décennies. Quand les gens trouvent que les appareils sont chers, ils pensent que c’est un produit basique, un gadget, un bout de plastique, ils ne comprennent pas que ce n’est qu’une petite partie du processus. Nous – industriels, médias, soignants, associations – avons un gros travail pour éduquer l’opinion publique sur ce que signifie une réhabilitation auditive.

 

Livio AI a été une innovation de rupture. Quelle sera la prochaine ?

Au 1er trimestre 2023 aux Etats-Unis (en fin d’année en France), vous découvrirez un nouvel écosystème Starkey sur lequel nous travaillons depuis plus de 4 ans maintenant. Notre volonté est d’arriver avec un produit pratique, intuitif, facile à contrôler, aussi bien pour les patients que pour les professionnels de l’audition. Leur travail ne sera pas plus facile, mais plus efficace et impactant dès la 1ère adaptation.

 

Tenez-vous compte des spécificités des différents marchés dans la conception des produits ?

Nous regardons de près la France et l’Allemagne, car ce sont les plus gros marchés en Europe mais aussi parce que c’est dans ces pays que nous avons les meilleurs retours de nos clients. Nous prenons aussi en considération le marché des vétérans aux Etats-Unis (segment pris en charge par l’Etat, ndlr). Mais très franchement, il n’y a pas de différenciation par pays. Ce qui change ce sont les économies et les styles de vie, pas les besoins des patients. Si notre produit est le meilleur, il fonctionnera partout dans le monde.

 

Starkey est en développement. Avez-vous des difficultés à recruter ?

Starkey France a recruté une trentaine de personnes depuis 1 an. Nous avons beaucoup de nouveaux talents ici et à notre siège de Minneapolis : Starkey est une entreprise attractive. Mon directeur de la technologie, Achin Bhowmik vient de chez Intel et je pourrais vous faire la liste de tous les collaborateurs, aux expéditions, au service client, parmi les cadres, qui sont venus chez nous parce qu’ils savent que nous faisons du bon travail. Ils perçoivent l’impact de leur contribution, alors que dans bien des secteurs ce n’est pas le cas. Nous sommes très attachés à notre culture d’entreprise, qui repose sur le fait de prendre soin des autres. Partout dans le monde, nous recrutons une personne pour son état d’esprit, son attitude et ensuite nous développons ses compétences. La façon d’être, cela ne s’apprend pas ! On ne peut pas obliger quelqu’un à être dans le “care”. Nos différents sièges forment des communautés : on ne réunit pas les collaborateurs pour leur parler des résultats financiers, mais de comment on va travailler en équipe et s’entraider.

 

 

En photo : Fabrice Vigneron, directeur général France et Brandon Sawalich.

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