Publié le 11/10/2023

 

L’association Journée nationale de l’audition tenait ce matin sa conférence de presse de lancement de la Semaine de la santé auditive au travail, du 16 au 21 octobre.

 

Cette matinée d’information et de réflexion a été ouverte par un message du Pr Jean-Luc Puel, président de l’association JNA, et une prise de parole de Robin Réda, député, président du Conseil National du Bruit depuis peu. La JNA met en lumière les angles morts de la prévention auditive au travailComme chaque année depuis 7 ans, les résultats de l’enquête d’opinion Ifop-JNA ont été présentés par Romain Bendavid, directeur du pôle corporate et Work Experience de l’institut de sondage. Cette 7e vague révèle des permanences : 1 actif sur 2 se dit toujours gêné par le bruit au travail. Les plus de 50 ans le signalent moins fréquemment : se protègent-ils davantage ou expriment-ils une résignation ? Depuis plusieurs années, les enquêtes Ifop-JNA montrent qu’à côté des secteurs connus pour être bruyants (industrie, BTP), d’autres, moins identifiés, causent une gêne réelle pour les salariés : commerces, administrations, emplois publics. Les difficultés concernent surtout les professions de « front office » au contact de clients, d’usagers, d’élèves. Cet « angle mort » de la prévention est bien caractérisé par le croisement entre le bruit ressenti par les travailleurs et le niveau de gêne qu’ils déclarent.

La JNA met en lumière les angles morts de la prévention auditive au travail

L’enquête a de nouveau zoomé sur les télétravailleurs. Les intermittents du télétravail sont également ceux qui déclarent le plus de gêne quant au bruit, probablement, a expliqué Romain Bendavid, parce qu’ils doivent s’adapter perpétuellement à un changement d’environnement sonore : 20 % sont « peu exposés au bruit mais gênés ». Autre point à souligner, 9 % des actifs se disent beaucoup soumis au bruit sans en souffrir, mais cette proportion monte à 18 % chez les 18-24 ans. Cela traduit une tendance de cette classe d’âge à minimiser les nuisances sonores et les risques qu’elles font courir à leurs oreilles.

Les risques liés au bruit arrivent assez loin dans les préoccupations des actifs concernant les risques professionnels, derrière les facteurs psychosociaux, les troubles visuels, musculosquelettiques et les accidents du travail.

 

52 % des actifs interrogés déclarent ressentir au moins 1 impact du bruit au travail dans leur vie privée

Une proportion quasi égale déclare que les nuisances sonores sont suffisamment prises en compte par son employeur. Au cours de la table ronde « Du travail décent au travail durable », qui a vu se succéder des experts de la santé au travail et de la prévention, l’audioprothésiste Christian Renard a fait part de ses propres constats de terrain. Depuis quelques années, les entreprises ne mettent plus seulement en place des mesures de protections individuelles quand leurs activités sont bruyantes, mais sont de plus en plus nombreuses à solliciter des actions de sensibilisation, voire de dépistage, plus globales. Tous secteurs confondus, le sondage Ifop-JNA, révèle cependant que les sessions d’informations sont le levier le moins exploré par les employeurs… Alors même que ce n’est pas le plus coûteux.

 

L’information porte ses fruits

Une dernière série de données permet d’être optimiste quant à la prise de conscience des impacts du bruit au travail et de la nécessité de les prendre en charge : les sondés sont plus nombreux que les années précédentes à avoir entrepris des actions ou à envisager de le faire. Faire un test auditif, consulter un médecin et demander un équipement individuel de protection arrivent en tête. Les campagnes d’information sur ces enjeux semblent donc infuser dans les entreprises et le grand public. En dehors de la Semaine de la santé auditive au travail, à compter de lundi prochain, le Conseil national du bruit prépare une campagne nationale de sensibilisation à la lutte contre le bruit, qui démarrera dans quelques mois.

Retour à la liste des articles

Les immanquables

Titre

Aller en haut