Analysant la possibilité d’une dissociation entre la vente d’aides auditives et les prestations de suivi, introduite par l’article 58 de la LFSS 2023, le SDA détaille toutes les raisons pour lesquelles « une telle réforme nuirait gravement à l’accès aux soins ».
Selon la direction de la Sécurité sociale interrogée par nos confrères et consœurs d’Audiologie Demain, cette dissociation est rendue obligatoire d’ici la fin de l’année 2025 par l’article 58 de la LFSS 2023. Pour le Syndicat des audioprothésistes, cette éventualité est « en contradiction avec les engagements initiaux du ministère » et soulève une forte incompréhension. Il se dit « stupéfait de ces annonces inattendues » et rappelle plusieurs déclarations du ministère et de la DSS et d’un ancien ministre de la Santé assurant le maintien du couplage appareillage-prestation.
Le SDA indique que le financement indissociable de l’appareil et des prestations est un modèle répandu en Europe : « il s’agit de la meilleure solution dès lors que l’on est vigilant sur l’effectivité du suivi ». La dissociation mettrait en risque l’observance, notamment pour les patients fragiles, et pourrait occasionner des surcoûts pour l’Assurance maladie. L’organisation professionnelle note aussi que le choix du couplage vente initiale-prestation de suivi, affirmé au moment de l’accord sur le 100 % santé en 2018, devait s’accompagner de la diffusion de questionnaires patients, toujours attendus, pour s’assurer de la qualité de l’accompagnement audioprothétique dans la durée. Le Syndicat défend la mise en place d’une convention professionnelle liant directement l’Assurance maladie et les audioprothésistes, en tant qu’auxiliaires médicaux, comme c’est le cas pour les infirmiers ou les masseurs-kinésithérapeutes, par exemple.
« Une dissociation n’apporterait aucune économie contrairement à une régulation de la publicité »
Enfin, si le but d’une éventuelle dissociation était de faire des économies sur les dépenses de santé, le SDA met de nouveau en avant une alternative : la régulation de la publicité. « Il est toujours constaté un déferlement de communication promotionnelle non sanctionnée qui, souvent, ne respecte ni la réglementation, ni la Convention signée entre la profession et l’Assurance maladie », souligne-t-il, craignant que le découplage renforce ces « offres ». Il rappelle enfin les bénéfices de l’appareillage auditif en termes de prévention de la perte d’autonomie et de bien vieillir.