L’éventualité d’une application à notre secteur de l’article 58 de la LFSS 2023, susceptible d’entraîner la fin du couplage appareillage-prestation, continue d’inquiéter les organisations professionnelles. Le Synea (Syndicat national des entreprises de l’audition) prend la parole sur ses réseaux sociaux pour rappeler les effets délétères qu’aurait une telle mesure.
Le Synea rappelle que la dissociation telle qu’envisagée par l’article 58 est inadaptée à l’audioprothèse. Il cite les 3 conséquences néfastes qu’elle aurait : fragilisation du parcours de soin par la désolidarisation du produit et de la prestation, création d’une distorsion de concurrence entre acteurs selon leur modèle économique, affaiblissement de la relation patient-professionnel au détriment de la qualité du suivi.
Le syndicat estime qu’une telle réforme est inutile car le modèle actuel fonctionne, comme le montre notamment l’enquête EuroTrak 2025 :
- 83 % des patients sont satisfaits ou très satisfaits de leur appareillage et 97 % estiment qu’il améliore leur qualité de vie ;
- Le taux de prothèses “tiroir” en France est le plus bas d’Europe (environ 2%), ce qui est le signe d’une bonne adaptation et d’un suivi efficace ;
- La réforme du 100 % santé a permis un accès équitable, sans reste à charge.
Fort de ces arguments, le Synea demande que « les aides auditives soient exclues explicitement des dispositifs de l’article 58, pour garantir la pérennité d’un modèle basé sur l’accompagnement, la qualité et la confiance ».
Fin septembre, le SDA a lui aussi communiqué son rejet de cette éventuelle réforme, qui d’ailleurs « n’apporterait aucune économie » selon son analyse.