Publié le 20/02/2020

Le magazine Que Choisir publie aujourd’hui un dossier sur le 100 % santé incluant un comparatif de contours d’oreille de classe I et II de divers fabricants. L’Ouïe Magazine vous en propose une lecture critique.

 

Pris dans son ensemble, le dossier publié aujourd’hui par Que Choisir opère un utile travail de pédagogie, à quelques imprécisions près, sur le 100 % santé, l’entrée en vigueur progressive de la réforme, les interrogations des personnes susceptibles de s’appareiller. Il apporte aussi un témoignage intéressant et balancé d’une utilisatrice ainsi que des retours de patients, sur un panel non négligeable : le magazine a interrogé 3452 personnes équipées au cours des 10 dernières années. Dans cet échantillon, la moitié des personnes interrogées portent des contours d’oreille. Elles expriment notamment leur satisfaction : 73 % sont très contents de leur audioprothésiste, 51 % de leur équipement. Mais aussi des désagréments : déception vis-à-vis de l’autonomie des appareils (qu’ils soient rechargeables ou à piles), regret d’un coût trop élevé. 80 % des répondants vivent, au moins une partie du temps, des situations d’écoute difficiles. En fin d’article, le guide d’achat donne des éléments d’information grand public sur le fonctionnement des aides auditives, l’importance de ne pas différer l’appareillage quand il est nécessaire ou encore la prescription.

 

Un comparatif orienté

L’UFC Que Choisir est dans son rôle en cherchant à « s’assurer que cette baisse du reste à charge ne se fait pas au détriment de la qualité », suivant les mots du communiqué qui accompagne la parution de l’article. Cependant le test proposé comporte plusieurs biais qui en minorent la portée, mais ne seront pas perceptibles pour le grand public. Tout d’abord, seuls des contours sont testés. Pour rappel, ils représentaient moins du quart des ventes en 2018, 18,7 % sur les 9 premiers mois de l’année 2019. Ensuite, la pondération – qui n’est pas explicitée en détail – des différentes situations expérimentales est sujette à caution : « au calme dans une cuisine » est la plus valorisée vs « dans une voiture moteur tournant », « au restaurant dans le brouhaha » et en chambre anéchoïque. Enfin, c’est un Kemar qui est utilisé pour évaluer les 13 contours « réglés pour une presbyacousie classique » « en mode automatique » et « l’évaluation n’inclut pas les fonctions additionnelles ni les programmes manuels ». Les résultats des expériences devraient occasionner quelques grincements de dents chez les fabricants. Même s’il faut reconnaître à Que Choisir une certaine honnêteté quant aux limites de l’exercice (mené par une rédactrice spécialiste des essais comparatifs, mais pas de l’audition) et au fait que les résultats seraient certainement différents si les tests avaient été réalisés sur de vrais patients.

 

L’audio-bashing, c’est fini

Après des années d’attaques médiatiques subies par la profession, y compris par ce même magazine, le dossier de Que Choisir valorise à plusieurs reprises le travail de l’audioprothésiste et souligne que, sans ses réglages, le service rendu par les aides auditives n’est pas au niveau de l’attente des patients. L’article démontre en creux qu’il ne suffit pas de vendre des appareils auditifs à un malentendant pour restaurer son audition : les auteurs de l’article soulignent par exemple que, concernant le test en voiture,« c’est typiquement dans ces circonstances que des réglages par l’audioprothésiste seront nécessaires pour tenter de limiter les nuisances environnementales ».

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