Publié le 09/06/2022

L’Irdes a récemment publié son enquête sur l’absence de couverture par un Ocam en France. Elle montre que, si la non-couverture par une complémentaire santé était, en 2019, à son niveau le plus bas, une partie non négligeable de la population reste mise de côté. Tout particulièrement les retraités. 

 

L’étude de l’Irdes prend pour référence l’année 2019. A cette date, 3,6 % des Français de 15 ans et plus étaient couverts par un organisme complémentaire, contre 14 % en 1996. Cette évolution notable est le fruit des mesures adoptées par les pouvoirs publics depuis plusieurs décennies : CMU-C en 2000, ACS en 2005, généralisation de la complémentaire santé d’entreprise en 2016… Ces réformes ont permis d’améliorer la couverture de la population, sans cependant résoudre toutes les problématiques, notamment en matière de solidarité : « le mode de financement de l’assurance maladie privée ne dépend pas de la capacité contributive des ménages : les primes des contrats dépendent essentiellement de l’âge des assurés (pour les contrats souscrits de façon individuelle) ou du pool d’assurés (pour les contrats souscrits de façon collective). Ainsi, le financement de la complémentaire santé augmente avec le risque maladie et renforce les inégalités de niveau de vie », souligne l’Irdes. La diffusion de la complémentaire santé, étroitement liée au statut d’emploi des usagers, renforce la segmentation des risques et les difficultés d’accès des personnes les plus modestes et les plus âgées. Le 100 % santé a par ailleurs fait augmenter les niveaux de garanties des contrats individuels d’entrée de gamme et, en corollaire, généralisé sur le marché de l’assurance individuelle une tarification en fonction de l’âge, forcément au détriment des séniors.

 

Un coût de 10 % du revenu pour les retraités les plus modestes

L’absence de couverture complémentaire concerne ainsi 3,7 % des retraités. Cette population « fait face aux inégalités sociales de couverture les plus grandes », note l’étude. Près de 11 % ne sont pas couverts parmi les retraités les plus pauvres (premier quintile de niveau de vie) en 2019 contre 1,2 % chez les retraités les plus riches (dernier quintile de niveau de vie). L’accès à un Ocam coûte en effet cher aux retraités : il représente 5 % du revenu disponible en moyenne mais 10 % pour les plus modestes.

Cette situation est particulièrement problématique pour l’accès aux aides auditives, puisque le 100 % santé n’est accessible qu’aux personnes bénéficiant d’un contrat responsable. Les retraités sans couverture ne peuvent donc pas y prétendre et l’important reste à charge à payer pour un équipement auditif constitue donc toujours, pour ces patients, un frein majeur à l’appareillage. La simplification de l’accès à la Complémentaire santé solidaire (C2S), intervenue cette année, devrait cependant aider à le lever pour un certain nombre d’entre eux. 

 

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