Le programme détaillé des évènements autour du 9 mars a été dévoilé, ainsi que les résultats de l’enquête JNA-Ifop 2017 centrée sur les usages du smartphone.
« Dès lundi, plus de 3 000 actions seront menées, ateliers, conférences, dépistages etc., par les acteurs de la prévention et de la santé », a expliqué Sébastien Leroy, responsable des relations extérieures et des partenariats au sein de la Journée nationale de l’audition. 1500 centres auditifs participeront. » Pour cette vingtième édition, la JNA reconduit les opérations de sensibilisation, de réflexion et de prévention habituelles mais souhaite se projeter dans les deux décennies à venir, selon les mots de Jean-Luc Puel, le président de l’association : « Nous nous sommes investis pour sortir la surdité du silence, a-t-il rappelé. En 1998, quand quelqu’un disait : « Je n’entends pas bien à table », tout le monde s’en fichait, on disait : « C’est normal, c’est l’âge… » Nous avons mis la presbyacousie, les risques chez les jeunes, les acouphènes sur la table et des progrès ont été faits. Désormais, nous nous projetons vers le futur, dans un monde de plus en plus connecté. Le smartphone est un outil qui peut produire le meilleur -la télé-audiologie, le dépistage ou le suivi à distance- comme le pire : les jeunes qui ont des écouteurs sur les oreilles 24 heures sur 24, l’addiction au téléphone qui détourne de la réalité… » Aussi, le colloque organisé mardi 9 mars au ministère de la santé est-il intitulé : « Santé auditive, objets connectés et e-santé. Horizon 2025 ». Membres du comité scientifique de l’association, représentants des pouvoirs publics et de l’Unesco partageront leurs réflexions sur les technologies hi-tech et l’audition au 21e siècle, la santé auditive intégrée et les nouvelles thérapies pharmacologiques, génétiques et cellulaires.
Plus de 6 jeunes sur 10 écoutent de la musique avec des oreillettes
Pour coller à la thématique de cette année, la JNA a commandé une étude à l’Ifop : « Le smartphone, ami ou ennemi de notre santé auditive »*. Elle révèle qu’un Français sur deux -sur les 88 % qui possèdent un smartphone- l’utilisent plus d’une heure par jour, ce chiffre atteint 90 % chez les moins de 24 ans. De plus, 76 % des 15-17 ans s’en servent pour écouter de la musique et près de 9 sur 10 d’entre eux ont commencé à le faire quand ils avaient entre 11 et 15 ans. On constate ici un fossé entre les générations : 7 jeunes sur 10 âgés de 15 à 17 ans écoutent plus d’une heure de musique par jour, contre moins de 3 Français de plus de 35 ans sur 10. 65 % de ces jeunes le font avec des oreillettes. Enfin, dans cette tranche d’âge un quart des répondants concède choisir un volume sonore plutôt élevé. Tous ces chiffres cumulés dressent un tableau inquiétant pour la santé auditive des plus jeunes : écoute extensive et de plus en plus précoce de musique sur smartphone, dangerosité augmentée du fait de l’introduction des oreillettes dans le conduit auditif etc. 85 % des personnes sondées, de tous âges, ont conscience des risques liés à l’écoute prolongée avec un casque. Mais 32 % des 15-17 ans les méconnaissent… Alors même que 4 sur 10 déclarent avoir déjà ressenti des acouphènes ou la sensation d’oreilles bouchées (1 sur 3 pour l’ensemble de la population). L’information sur la santé auditive et les actions de prévention s’en trouvent donc pleinement justifiées.
*Enquête menée par internet du 9 au 15 février, sur un échantillon de 1202 personnes, représentatif de la population de 15 ans et plus (méthodes des quotas).