Publié le 25/10/2017

Des personnalités et organisations du monde de la musique, de la nuit et du spectacle vivant signent une tribune pour dénoncer le décret adopté début août.

 

Jean-Michel Jarre, Jack Lang, Laurent Garnier cosignent, aux côté de Solydays, Hellfest, Techno parade, du Rex Club mais aussi de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, un texte intitulé « Faites du bruit pour sauver la musique », publié dans le journal Libération. Leur critique du décret cible principalement la nouvelle limite de 102 décibels pondérés A sur 15 minutes et 118 décibels pondérés C sur 15 minutes. Bien que « la « santé publique » [les] préoccupe comme tout citoyen », les signataires considèrent « les restrictions sur le son amplifié comme une atteinte au droit moral des auteurs sur leurs œuvres, par là même dénaturées » car « les sons de basses fréquences à l’origine de la sensation de vibration perçue physiquement par le public et inscrites dans l’ADN des œuvres musicales sont particulièrement visés ». Ils résument ainsi leur point de vue : « Depuis le 7 août 2017, l’application de ce texte nous fait redouter l’épuisement de ce que procuraient ces lieux et ces événements festifs : le plaisir si singulier de la basse, sa force qui apporte une émotion aussi vive que celle des grandes voix lyriques pour un autre public. Au volume exigé par ce décret, la sensation physique n’atteint plus son objectif. »

 

« On fait taire la joie, on muselle la musique, on interdit aux œuvres d’habiter le monde physique. »

 

Outre l’atteinte à la liberté de création artistique, ils dénoncent donc une menace pour la liberté du commerce et de l’industrie. La rentabilité des lieux diffusant des musiques amplifiées sera selon eux mise à mal par le décret : « Qui aura envie de payer son entrée dans un lieu où la musique sera réduite par la restriction sonore à n’être qu’un lointain écho d’elle-même ? » Quant à la prévention des dommages auditifs pour le public, le collectif s’avère peu loquace, évoquant « des solutions plus souples » sans les préciser, en dehors des dispositifs de protection auditive déjà mis à disposition par les salles.

La tribune appelle explicitement de ses vœux un débat public sur le sujet, tout en soutenant la demande d’annulation du décret déposée au Conseil d’Etat le 9 octobre par Aurélien Dubois, président de la Chambre syndicale des lieux musicaux, festifs et nocturnes. Ce recours ne suspend pas la mise en application du texte dans sa rédaction actuelle, prévue pour le 1er octobre 2018.

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