Publié le 23/04/2018

En pleine concertation sur la mise en place d’une offre sans reste à charge en audioprothèse, le CNA, le Synea et l’Unsaf mettent en garde contre le risque d’échec sanitaire que représenterait le projet actuellement prévu par la Direction de la Sécurité sociale (DSS).

 

Dans un communiqué commun, les trois organisations professionnelles montrent du doigt les modalités et les tarifs que tente d’imposer la DSS. Selon le CNA, le Synea et l’Unsaf, le projet actuel « prévoit l’addition de mesures telles que la fragilisation de l’accompagnement des patients ou l’interdiction de renouvellement avant 5 ans des appareils qui hypothéqueront gravement l’accès aux soins ». De telles dispositions auraient en particulier trois conséquences dommageables.

 

La première serait la constitution de « futurs déserts en audioprothèse », les premières études d’impact montrant que la nouvelle réglementation menacerait la viabilité économique de la filière : « Les centres d’audition les plus fragiles devraient mettre la clé sous la porte, avec une raréfaction des audioprothésistes hors des grandes agglomérations. » Par ailleurs, le non-renouvellement des appareils avant 5 ans empêcherait l’accès des patients aux dernières innovations technologiques. Cela nuirait par ailleurs à la qualité des soins puisque « 42 % des utilisateurs ressentent aujourd’hui le besoin de renouveler leur équipement avant la 5ème année ». Enfin, la DSS maintient sa volonté de dissocier la vente de l’équipement initial du suivi ultérieur. Cette dissociation, préconisée par l’Autorité de la concurrence, « mettrait à mal l’indispensable accompagnement du patient. Un suivi de qualité est la condition sine qua non au maintien des performances des appareils et donc au bien être des malentendants », insistent les instances professionnelles.

 

Le CNA, le Synea et l’Unsaf réaffirment la volonté des audioprothésistes de contribuer à la création du reste à charge zéro, une « mesure de justice sociale », et rappellent avoir formulé un ensemble de propositions concrètes en ce sens. A ce stade, ils redoutent cependant que la « négociation ne se traduise par une trahison de la promesse du chef de l’Etat, promesse essentielle pour la prévention de la perte d’autonomie ». Dans ce contexte, « la profession unie appelle la Direction de la Sécurité sociale à poursuivre la concertation en se concentrant sur la seule mise en place du reste à charge zéro, en dotant la mesure de moyens soutenables par la filière et compatibles avec le maintien de la qualité des prestations, pour ainsi éviter un ‘échec sanitaire’ qui pénaliserait les malentendants ».

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