Publié le 02/05/2018

 

CNA, Synam, Synea et Unsaf signent leur second communiqué commun en 10 jours. En prévision de la prochaine réunion de concertation qui doit se tenir demain, la profession demande instamment « une prise en compte par le ministère de ses nombreuses propositions ».

 

Les échanges se tendent autour de la table des concertations sur l’élaboration d’une offre de soins sans reste à charge en audioprothèse. Après avoir dénoncé la tournure alarmante que prenaient les événements, les organisations représentatives de la profession publient ce 2 mai un nouveau communiqué. Elles y font référence à une étude d’impact qu’elles ont commandée au cabinet Xerfi, pour pallier l’absence d’évaluation officielle. Cette analyse prospective esquisse des scénarios intenables financièrement pour la filière car l’effet sur les prix serait beaucoup plus marqué que la variation du taux d’équipement. Concernant celui-ci, la réforme ne permettrait de gagner que 2 points supplémentaires : en projection, 46 % des malentendants seraient appareillés en 2022 contre 44 % en suivant la progression en cours, sans RAC 0. Parallèlement, la hausse d’activité induite par la réforme se limiterait, selon Xerfi toujours, à la première année, ce qui causerait à terme des fermetures de centres.

Menace d’une dégradation de la prise en charge

S’appuyant sur ces estimations, la profession unie pousse un nouveau cri d’alarme en réaction à la volonté de la direction de la Sécurité sociale d’imposer une dissociation de la vente des appareils et du suivi, ainsi qu’un délai minimum de 5 ans entre deux prises en charge. « Les efforts financiers nécessaires à l’atteinte de l’objectif du ‘’reste à charge zéro’’ étaient censés être partagés par tous les acteurs, Sécurité sociale, professionnels et complémentaires santé. En fait, dans le projet présenté la quasi-totalité des efforts est à la charge des seuls professionnels », s’indigne-t-elle, redoutant « un écroulement de l’offre de soins en audioprothèse » et rappelant les enjeux en termes de santé publique. « Sans moyens supplémentaires, non seulement ‘’le reste à charge zéro’’ n’atteint pas son objectif, mais pire, il risque de conduire à une dégradation de la prise en charge, rapidement constatée par les actuels usagers, dont environ 1,8 million sont des retraités », concluent les quatre organisations, qui attendent que le ministère de la Santé prenne en compte leurs propositions pour « construire véritablement un projet réaliste au bénéfice des usagers ».

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