Publié le 12/12/2019

Le syndicat national des ORL a réagi au communiqué publié par l’Unsaf appelant de ses vœux « un cadre déontologique et une formation rénovés ». Le Snorl insiste sur la nécessité que la prescription mais aussi les bilans auditifs restent exclusivement réalisés par des médecins.

Le syndicat des ORL a tenu à faire savoir son inquiétude à l’évocation d’une éventuelle extension des compétences des audioprothésistes fondée sur « des difficultés locales et des citations d’ORL sorties de leur contexte ». Dans son communiqué du 3 décembre, l’Unsaf faisait référence aux propos du conseiller d’Etat Lionel Collet, lui-même ORL de formation. Au cours de l’EPU, celui-ci a indiqué explicitement aux audioprothésistes présents : « s’il devait s’avérer qu’il y a un manque de prescripteurs, je ne doute pas que les pouvoirs publics regarderont comment y répondre, au moment où l’on parle de déserts médicaux ; vous avez une opportunité extraordinaire, qui n’est pas l’opportunité de prescrire mais de réaliser les bilans que d’autres n’auront pas la capacité de faire, c’est-à-dire d’élargir le champ de vos activités ».

 

La démographie médicale en débat

A l’inverse, le Snorl considère que « seule l’expertise médicale et chirurgicale de l’ORL permet cette évaluation pour chaque patient […] Un bilan initial incomplet/erroné peut avoir de graves conséquences sur le devenir des patients, notamment en cas de pathologie tumorale ou évolutive ». Il assortit cette affirmation d’une mise en garde : « Toute autre filière s’apparenterait à un exercice illégal de la médecine ». L’organisation professionnelle conteste également les difficultés d’accès aux prescripteurs, précisant que le nombre de spécialistes est actuellement stable. Pour mémoire, selon les données avancées par France Assos Santé, citées par Luis Godinho, président du syndicat des audioprothésistes, le temps moyen pour obtenir une consultation en ORL est de 43 jours, mais il pourrait atteindre 6 mois dans certaines zones. Le Snorl indique qu’il « participe aux réflexions menées par le CNP d’ORL et le CMG pour permettre à des médecins généralistes de se former aux troubles de l’audition, en particulier des personnes âgées, pour faciliter dans les territoires en déficit d’ORL la démarche diagnostique et thérapeutique de la surdité liée à l’âge ».

 

La prescription relève sans conteste des médecins

Enfin, le syndicat des ORL réaffirme l’importance de maintenir la séparation entre prescription et vente pour les dispositifs médicaux comme pour les médicaments : « il est inenvisageable de considérer que la surdité ne serait pas une maladie comme les autres et de libéraliser la filière auditive en donnant aux audioprothésistes la possibilité d’évaluer le niveau d’audition sans diagnostiquer l’étiologie des surdités et de vendre les appareils auditifs […] Des tensions liées à la démographie médicale sur certains territoires, justifient une réflexion […] Ces tensions ponctuelles ne justifient en aucun cas de pénaliser les patients en les faisant sortir d’une filière médicale pour s’engager dans une logique commerciale ».

Ce dernier point fait actuellement l’objet d’un consensus. « La prescription médicale de l’appareillage auditif n’a jamais fait débat à l’Unsaf, qui a toujours œuvré contre la démédicalisation du déficit auditif », a réagi le syndicat dans un communiqué ce jeudi matin. Il y rappelle les positions prises de façon répétée sur ce point, par exemple, dès 2012, au sujet des assistants d’écoute.

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