Publié le 07/01/2020

Interrogé par l’agence APM News mi-décembre, le président du syndicat des ORL a estimé que « s’aider des audioprothésistes pour les Ehpad pourrait avoir un sens », parmi d’autres pistes de solution.

Pour Nils Morel, les établissements pour personnes âgées constituent un « monde à part » dans lequel l’accès aux soins auditifs est une « vraie question » dans la mesure où les médecins ORL ne s’y déplacent pas, « parce qu’on a trop de travail dans nos cabinets ». Invité à réagir au communiqué publié par l’Unsaf fin novembre – sur la pratique de l’audioprothèse “mobile” ou “à domicile” –  le président du syndicat national des médecins spécialisés en ORL et chirurgie cervico-faciale (SNORL) a évoqué plusieurs possibilités : « pour les Ehpad, je crois que toutes les solutions seront bonnes ». Le recours aux audioprothésistes est l’une d’entre elles, les dernières générations de casques permettant de pallier partiellement l’absence de cabine insonorisée, selon lui. Il a cependant estimé que cette piste posait un « problème éthique » dans l’hypothèse où des audioprothésistes se rendraient en Ehpad dans un « but mercantile ».

 

Repérer des initiatives généralisables

 

A cette première solution, le président du syndicat en a ajouté d’autres : les téléconsultations, la mise en place de réseaux permettant de prendre en charge les patients ou l’appui d’assistants médicaux, précisant que l’audition ne rentre pas dans le champ des compétences des infirmiers en pratique avancée. Nils Morel a esquissé une méthodologie possible pour déterminer la meilleure solution : s’appuyer sur « des initiatives locales » avant de développer le modèle via l’article 51, un dispositif qui permet de financer des expérimentations en santé (introduit par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018). Cette dernière hypothèse fait écho à la réflexion menée par l’Unsaf et le CNA sur ce même sujet. Nils Morel a cependant estimé que les personnes « qui ont des bouchons de cérumen difficiles à enlever » relèveront toujours de l’intervention d’un ORL.

 

Primo-prescription: pas de changement de ligne

 

Nils Morel est enfin revenu, auprès de notre consœur d’APM News, sur la question de la primo-prescription, désormais réservée aux ORL et aux médecins ayant validé une formation en otologie. Son discours ne s’est pas infléchi depuis l’automne : il considère que cette évolution normative est « un vrai mieux pour les patients », espérant qu’un « maximum de médecins généralistes seront d’accord pour suivre cette formation » et renouvelant son souhait que « le parcours coordonné de soins ne soit plus exigé aux patients pour des problèmes d’audition et qu’ils puissent s’adresser directement à un ORL ». Le président du SNORL plaide enfin pour un relèvement de l’âge, actuellement fixé à 6 ans, au-delà duquel le recours au spécialiste n’est plus obligatoire car les enfants même “grands” relèvent d’une prise en charge spécifique.

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