Publié le 24/04/2023

 

Créateur du 1er syndicat unifié en audioprothèse, il figure parmi les initiateurs de la loi de 1967 qui a donné officiellement naissance à la profession. Guy Le Her, père de François Le Her, vient de s’éteindre à l’âge de 95 ans.

 

Fils d’un pharmacien breton, diplômé de l’Ecole nationale d’optique de Morez en 1948, Guy Le Her a d’abord exercé comme opticien. Il a découvert l’audition en rachetant en 1958, à Rouen, un magasin d’optique et d’acoustique. Son action va durablement marquer les deux professions.

En optique, il crée avec Paul Lardet et Robert Mascré l’association des Grands lunetiers de France, au milieu des années 60, qui deviendra une coopérative, la Guilde des lunetiers, en 1966, et fondera l’enseigne Krys (du grec “Krystallos” : cristal).

 

Uniformiser et promouvoir la profession

Découvrant les “appareils contre la surdité”, il se prend de passion pour ce marché encore embryonnaire, mais aussi en plein développement sur le plan scientifique : l’audiométrie en est à ses balbutiements sous l’impulsion de Jean-Etienne Fournier notamment. Guy Le Her va œuvrer avec constance dans le but d’unifier la profession et de lui donner un cadre. Membre de l’Unsof (Union nationale des syndicats des opticiens français), il entame des discussions avec des représentants des pharmaciens, qui distribuaient les appareils, et avec le porte-parole des acousticiens indépendants, Paul Veit. Ces échanges déboucheront sur la création, en 1963, du Syndicat national unifié des audioprothésistes (Snua). Paul Veit, Joany Vayssette, Jacques Dehaussy sont les principaux inventeurs de ce néologisme, qui fut immédiatement adopté. Organisant des formations pour uniformiser le niveau des professionnels, puis menant les réflexions pour la création d’un diplôme unique reconnu au niveau national et donc nécessairement préparé dans les facultés, Guy Le Her fait partie des instigateurs de la loi du 3 janvier 1967. C’est ce texte qui donne son existence officielle à la profession et au diplôme d’Etat. Rédigé par des parlementaires médecins, il intègre le Code de la santé publique, mettant fin à la vente itinérante, qui était la modalité historique de commercialisation des appareils.

 

Au sein de la Guilde des lunetiers, Guy Le Her a toujours voulu encourager le développement des deux métiers. Il a fondé le Centre national d’étude et de correction auditive, intégrant la marque Entendre – créée par François Le Her – en 1988 avant que celle-ci devienne la propriété du Gipa 2 (Groupement pour l’information et la promotion de l’audioprothésiste).

 

Ceux qui ont connu Guy Le Her se rappellent son goût pour les contacts humains et son sens de l’humour. Il a succombé ce week-end des suites d’une infection au Covid-19, dans sa 96e année. Ses obsèques auront lieu le mercredi 3 mai, à 15 heures, à la cathédrale de Rouen.

 

La rédaction de L’Ouïe Magazine présente ses plus sincères condoléances à son fils, François Le Her, ainsi qu’à tous ses proches.

 

 

Photo extraite d’une interview de Guy Le Her par Arnaud Coez, parue dans les Cahiers de l’audition en 2013 (volume 26 – mai/juin 2013 – numéro 3).

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