Publié le 17/09/2020

 

La Haute autorité de santé a récemment publié une fiche sur les bonnes pratiques en matière de télésoin. Elle y précise les critères d’éligibilité des patients, que les professionnels de santé devraient adopter.

 

Constatant l’évident développement des soins à distance ces derniers mois, le ministère des Solidarités et de la Santé a saisi la HAS de cette question. L’autorité a publié il y a quelques jours une première fiche de bonnes pratiques qui s’adresse à tous les professionnels de santé susceptibles de prendre en charge des patients en télésoin, dont les audioprothésistes. La pratique est ainsi définie : « soins à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication. [Elle] met en rapport un patient avec un ou plusieurs pharmaciens ou auxiliaires médicaux dans l’exercice de leurs compétences » (loi du 24 juillet 2019). La HAS formule des recommandations d’ordre général sur les points à considérer pour déterminer l’éligibilité. Le télésoin relève d’une décision partagée entre le patient et le professionnel, qui doit prendre en compte toutes les dimensions avant de le proposer : capacité du patient à communiquer à distance et à utiliser les outils technologiques, facteurs physiques, psychologiques, socio-professionnels, familiaux, disponibilité des données nécessaires à la bonne réalisation du soin et à la prise en charge ultérieure du patient (traçabilité, compte-rendu, etc.)…

Télésoin : le paradoxe de l’audioprothèse

Cette fiche de la HAS pose un principe important : « la consultation des parties prenantes et l’analyse de la littérature n’ont pas permis d’identifier, a priori, des catégories de professionnels, des situations cliniques, un périmètre ou des publics qui devraient être exclus du télésoin ». Mais dans le cas particulier de l’audioprothèse, la Haute autorité de santé pose des restrictions qui, de fait, limitent beaucoup les possibilités d’une prise en charge à distance. Elle établit, ainsi, que « le télésoin n’est pas adapté aux situations nécessitant un contact direct en présentiel entre le professionnel et le patient, ou nécessitant un équipement spécifique non disponible à proximité du patient (ex : massages, vaccinations, pansements, adaptation ou ajustement d’une orthèse ou d’une prothèse) ». Et que le télésoin doit tenir compte de « l’existence d’exigences spécifiques concernant les locaux, les équipements ou le matériel » (comme c’est le cas pour l’exercice du métier d’audioprothésiste). Dans le respect de ces recommandations, le télésoin en audioprothèse semble donc se limiter aux ajustements des réglages, à distance, hors première adaptation.

Cette publication sera ultérieurement complétée par une fiche consacrée à la qualité des pratiques et par un rapport décrivant notamment les professions concernées par le télésoin, l’avis des parties prenantes et l’analyse de la littérature.

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