Publié le 13/04/2022


Lucile Faivre, audioprothésiste à Sarreguemines (57), est engagée de longue date auprès de l’association humanitaire Audition Solidarité. Un bénévolat dans lequel elle puise de l’énergie et qui donne toujours plus de sens à un métier qu’elle exerce avec passion depuis 20 ans.

 

« On ne devient pas audioprothésiste par hasard. Prendre soin de l’autre fait partie intégrante de notre métier ». S’appuyant sur ses convictions, Lucile Faivre a tout naturellement accepté de s’engager auprès de l’association Audition Solidarité, il y a une quinzaine d’années.  L’idée de récupérer puis de recycler des appareils usagés afin d’en faire bénéficier des personnes dans le besoin l’a séduite. Ce qu’elle n’imaginait pas au départ, c’est que cet engagement la conduirait d’abord au Vietnam, puis en République Dominicaine. Elle est partie à deux reprises pour des missions d’une semaine, dans le cadre d’un mécénat de compétences, dispositif qui permet à une entreprise de mettre des salariés à disposition d’associations ou d’ONG sur leur temps de travail. Une bonne manière pour les collaborateurs de se confronter à une expérience humainement riche et, pour les entreprises, de soigner leur image citoyenne – et de rester attractives.

 

Pour Lucile, le premier voyage a eu lieu en 2017. Direction le Vietnam, loin de son laboratoire de Qu’apporte une expérience humanitaire dans un parcours d’audio ? Sarreguemines, où une centaine d’enfants, sourds de naissance pour la plupart, attendaient d’être appareillés dans une salle de classe transformée en labo, sur une semaine. « Nous sommes arrivés avec tout le matériel et une double mission : équiper les enfants et former les sœurs présentes sur place à l’audioprothèse ». Dans un pays où un professeur gagne 300 euros par mois, l’appareil auditif est un bien de luxe. Bien souvent, les familles s’endettent sur des années. Même problématique en République Dominicaine, second voyage humanitaire de Lucile en 2021 (voir photo en tête de cet article), où l’attendait un challenge de taille : 197 enfants à appareiller en une semaine. Pour y parvenir, l’équipe de bénévoles pluridisciplinaire (audios, ORL et orthophonistes) a travaillé d’arrache-pied… « Des amis m’ont demandé si j’avais été à la plage. La réponse est non. On n’a pas le temps de souffler », sourit Lucile. « On se retrouve propulsé au milieu de gens qu’on ne connait pas, qui parlent une autre langue, il fait chaud… C’est un autre monde, on travaille dur. Et pourtant, on se sent utile comme jamais. On arrive avec du matériel, on repart avec beaucoup plus ! » Une expérience dans l’humanitaire ouvre de nouvelles perspectives et redonne du sens à la pratique quotidienne de l’audioprothèse. « Exercer son métier dans des conditions différentes – et difficiles – permet de le redécouvrir et de le raconter autrement. J’en parle à mes enfants, qui sont très sensibles à cet aspect d’entraide et d’utilité sociale. C’est un enrichissement professionnel et personnel, pour soi et pour la famille », conclut Lucile.

 

  • Ce retour d’expérience bat en brèche le cliché d’un engagement humanitaire qui concernerait plutôt les débuts de carrière ou les années sabbatiques. L’implication dans ce type de projets nourrit les parcours des professionnels de santé, quel que soit le moment ! Ils valorisent les compétences ainsi que certaines qualités ou savoir-faire transversaux : adaptabilité, organisation, logistique… Autant de points forts dans une carrière.

A relire ou à découvrir, le portrait de Lucile Faivre et Bastien Blondel, La passion de l’audition, dans L’Ouïe Magazine n°102.

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