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L’Ouïe Magazine 93 – ebook

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L’Ouïe Magazine n°93-Octobre 2019

Edito

Communiquer : oui, mais comment ?

La mise en place du 100 % santé en audioprothèse va changer la donne sur de nombreux points : l’accès aux aides auditives, leur prise en charge, la prévention et le dépistage (auxquels nous consacrons le dossier de ce numéro), mais aussi la communication. Cette dernière est aujourd’hui indispensable à la démocratisation et à la dédramatisation de l’appareillage. Pour autant, les messages diffusés par certains acteurs du secteur font débat.

Le Collège national d’audioprothèse a intenté des actions auprès de l’Assurance maladie contre deux enseignes qui, selon lui, ont des pratiques susceptibles d’être prohibées par les textes : Optical Center, qui fait circuler un camion proposant des examens auditifs, et Ideal Audition, qui offre un iPhone pour l’achat de deux aides auditives Bluetooth. Pour le CNA (voir l’interview de son président page 22), ces démarches pourraient être considérées comme contraires à la convention de tiers payant liant les organismes d’Assurance maladie et les audioprothésistes, qui précise que ces derniers s’interdisent « de faire pression sur les assurés par des ventes itinérantes (…), des ventes par démarchage (…) ainsi que par des procédés destinés à drainer la clientèle au moyen de dons de toute sorte ».

À l’heure où nous bouclons ce magazine, les conclusions des caisses d’Assurance maladie concernées ne sont pas encore connues. Mais, quoi qu’il en soit, ces dossiers doivent pousser la profession à une réflexion globale sur sa manière de communiquer. Selon un sondage réalisé sur notre site (902 participants), près de 65 % des audioprothésistes estiment que la communication dans le secteur devrait être mieux encadrée car certaines publicités présentent à tort les aides auditives comme des produits de consommation, 21 % jugent que chacun doit rester libre de délivrer les messages qu’il souhaite et 14 % souhaitent une réglementation respectant la liberté inhérente au versant commercial du métier. Alors que les syndicats réfléchissent, avec le ministère de la Santé, à l’organisation d’une campagne nationale de dépistage et souhaitent actualiser la convention avec l’Assurance maladie, le moment est venu de se pencher sur la voie à prendre, en mesurant bien les conséquences des différents choix possibles. La dédramatisation souhaitée est-elle compatible avec un encadrement strict des offres commerciales ? Dans quelle mesure une libéralisation totale ou partielle de la publicité nuirait-elle à l’indispensable aspect santé du métier ? Des questions difficiles, qui devront être tranchées collectivement par les organisations professionnelles, les pouvoirs publics, les financeurs mais aussi les associations de patients.

Anne-Sophie Crouzet

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