Publié le 24/02/2014

Attaque en règle contre les audioprothésistes et l’ensemble de la filière sur les ondes de France Inter. Dimanche matin, dans l’émission «l’enquête de la rédaction», la journaliste Solenne Le Hen s’appuyant essentiellement sur un rapport de la Cour des comptes, a attribué le «faible équipement» de la population au prix pratiqués par les audioprothésistes, mettant également en cause les fabricants dans un marché «cartellisé.» Sans autre analyse des freins à l’appareillage ou comparaison internationale.

 

Le propos est simple voire simpliste. Il débute avec le témoignage du Pr. Christian Dubreuil, chirurgien ORL au centre hospitalier de Lyon Sud qui dénonce le montant élevé des appareillages comme frein essentiel à l’équipement des patients: «Ils ne le disent pas…mais c’est à cause de l’argent…. 4 000 euros à 5 000 euros pour les plus chers, 3 000 pour les moins chers». Et la journaliste de reprendre les chiffres de la Cour des comptes, à savoir «3 100 euros» pour un équipement. moyen avec un reste à charge de 2 000 euros pour le patient. Cour des comptes «qui considère que le système est opaque», souligne la journaliste.

 

Le reportage met également en cause, par la voix d’Antoine Durrleman, un marché de l’audioprothèse «cartellisé.» Selon le président de la 6ème chambre de la Cour des comptes il existerait trop peu de fabricants et d’audioprothésistes, qui bénéficieraient d’une «rente de situation», de marges «très élevées» avec un multiplicateur de 3 à 3,5.

 

Alain Afflelou vient conforter le propos notant que son offre Tchin-Tchin «marche bien» et annonce une marge de 55% «ce qui est important», souligne l’opticien. «On arrive à vendre à moitié prix et à avoir cette marge», ajoute-il. Alain Afflelou dénonce cependant «un numerus-clausus» provoquant une pénurie de diplômés mettant en cause son propre développement. Dans la foulée les salaires des audioprothésistes sont également mis en cause par le reportage : 3 000 euros pour un débutant, «5 000 à 7 000 euros bruts plus tard.»

 

Autre attaque frontale, celle d’un représentant du Mouvement des sourds de France qui accuse carrément les audioprothésistes d’abuser de la crédulité de leurs clients «pour leur vendre des appareils haut de gamme dont ils n’ont pas besoin.» Par ailleurs, les deux enseignes Amplifon et Audika sont pratiquement accusées de soudoyer les ORL à travers des congrès scientifiques voire des voyages !

 

Enfin, Maxence Petit pour Sonalto, sans craindre les contradictions, accuse les audioprothésistes de faire pression sur les pouvoirs publics et les distributeurs de son produit «Octave.» «Un appareil pas aussi sophistiqué pour les petites pertes d’audition», précise Solenne Le Hen. Qui conclut l’émission en indiquant que la Cour des comptes préconise de plafonner les prix, de «casser le système des forfaits» en dissociant le prix d’achat du service-après-vente. Des propositions que le «gouvernement étudie.»

 

Seul représentant des audioprothésistes, Luis Godinho pour l’Unsaf, syndicat des audioprothésistes, aura bénéficié de quelques instants pour défendre la technicité et le caractère unique de l’appareillage…

 

Au nom de l’objectivité et de l’équilibre d’une radio du service public, sans aucun doute !

 

[icon_headphones][/icon_headphones] Ecouter l’émission de France Inter

[icon_plus_sign][/icon_plus_sign] Voir le rapport de la Cour des comptes

 

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