Publié le 14/09/2017

La réingénierie des professions paramédicales se précise avec la publication d’un rapport interministériel, saluée par le Collège national de l’audition et le syndicat des audioprothésistes.

 

Rendu public le 31 août dernier, ce rapport, établi par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale de l’administration de l’Education nationale et de la recherche (IGAENR), formule des recommandations sur la mise en œuvre de la Grande conférence de la santé organisée en 2015, pour « une meilleure intégration des formations paramédicales à l’université ».

Accès à la formation

« La mission propose que, pour toutes les formations de niveau bac+3 restantes (audioprothésiste, infirmier et orthoptiste), les concours organisés par les instituts de formation ou l’université soient remplacés à compter de la rentrée 2018 par une procédure de sélection directe à partir d’APB. » Le but de cette mesure étant de diversifier les profils des étudiants et d’améliorer « l’accessibilité sociale de ces formations, en supprimant les classes préparatoires privées, souvent onéreuses et suivies par une proportion importante des étudiants ».

Universitarisation

 « La première priorité est d’achever la réingénierie des professions paramédicales, et donc leur inscription dans le schéma licence-master-doctorat (LMD) », indique le rapport en enjoignant les ministères à atteindre cet objectif d’ici la rentrée 2019. Cette réingénierie devrait aboutir à reconnaître le grade de licence au diplôme d’audioprothèse.

Gestion par les Régions

Constatant que les audioprothésistes font partie des plus mobiles parmi les onze professions paramédicales considérées – 70 % exercent dans une région différente de celle où ils ont été diplômés – la mission met en question l’efficacité du levier du lieu de formation sur l’installation des professionnels.

 

Au lendemain de la parution du rapport Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la santé et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ont annoncé la création d’une mission interministérielle chargée de poursuivre la concertation et d’achever l’intégration à l’université des professions paramédicales. A sa tête, Stéphane Le Bouler, secrétaire général du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, qui a été précédemment coordonnateur de la Grande conférence de la santé. Les deux ministres souhaitent que la mission conclue une première étape d’ici décembre prochain, en identifiant les mesures destinées à entrer en vigueur à la rentrée 2018.

 

Réagissant au rapport IGAS-IGAENR, le CNA et l’Unsaf se déclarent disposés à « faciliter l’application de ces recommandations devant conduire à une formation rénovée », rappelant que « les programmes actuels sont inchangés depuis 2001 [alors que] les techniques d’explorations fonctionnelles et de réhabilitation auditive ont connu une évolution importante » et que « des prises en charge de pathologies et techniques nouvelles sont apparues : acouphènes, protection des nuisances sonores, implants cochléaires… »

Quid de la démographie professionnelle ?

Les deux organisations professionnelles publient également une note intitulée « Démographie des audioprothésistes : quelle évolution ? ». Elle relève d’abord que le nombre d’audioprothésistes suit celui des aides auditives délivrées : 3 236 professionnels au 1er janvier 2016, soit une multiplication par 2,27 entre 2000 et 2015, avec un volume d’appareils délivrés par audio stable dans le temps (croisement des données de la DREES et du Snitem). Le CNA et l’Unsaf estiment qu’il n’existe actuellement aucune difficulté d’accès aux audioprothésistes, constat également dressé par l’Autorité de la concurrence. Ils évaluent ensuite le nombre de professionnels nécessaires pour équiper 3 millions de malentendants. « Pour délivrer 950 000 appareils avec le taux actuel de 200 appareils/an/audioprothésiste, il faudrait 4 750 professionnels. Si la productivité progresse à 250 appareils/an/audioprothésiste, il en faudrait 3 800, soit seulement 15 % de plus qu’actuellement. » Et de conclure que, l’ouverture d’une 8e école étant programmée, « l’offre en professionnels risque d’être rapidement supérieure aux besoins ».

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